SIMCA FORD F 594 W « cargo » cabine tôlée (Militrucks - 1/48 - par Thomas Seignon) - suite et fin​

-28 septembre/14 octobre 2025 :

Décidément les kits anciens, et bien de chez nous, ont un charme auquel il est difficile de résister, du moins en ce qui me concerne.

On reste donc dans les modèles artisanaux des années 80s et, après le Citroën T 46 (voir ICI), je me suis attaqué à la première référence militaire de Minitrucks qui initie à l’époque sa nouvelle gamme, intitulée Militrucks, avec un Simca « cargo ».

Si ce choix peut sembler judicieux au regard de l’importance de ce camion dans le cadre du renouvellement du parc logistique français par du matériel national dans les années 50s, la version retenue est assez surprenante. En effet la quasi totalité de ces camions en service dans l’Armée de terre est caractérisée par une cabine bâchée, dite « torpédo ». Or on nous propose ici une cabine tôlée, produite en quantité limitée et plutôt utilisée par la Protection civile.

Photo trouvée sur forum-auto.caradisiac.com

Cela à la mérite de donner à la nostalgie une touche d’originalité...

En ce qui concerne le kit, on n’est pas surpris : plan approximatif, pièces en white metal plutôt grossières, pièces en résine parfois imprécises (mais, dans ce cas presque sans bulles, ce qui est à souligner) et, cerise sur le gâteau, certaines pièces sont manquantes tandis que d’autres sont en surplus (et parfois manifestement destinées à un autre modèle !).

Néanmoins, tout cela a peu d’importance au regard de l’intérêt que représente ce véhicule. C’est d’ailleurs la raison pour laquelle j’ai, cette fois, décidé de pousser le bouchon un peu plus loin qu’avec mon précédent montage d’un « jurassic kit » (cf. la saison 1).

J’ai rassemblé à cet effet un minimum de documentation sur la bête, ou du moins ce qui s’en rapproche le plus, (DOC 001 et 002) et me suis orienté vers la reproduction d’un engin en cours d’évaluation par la STA (Section Technique des Armées) dans la seconde partie des années 50s.

Comme toujours avec ce type de kit, la première chose à faire est de reprendre chaque pièce l’une après l’autre. « Reprendre » veut ici dire affiner, poncer, remettre d’équerre et évaluer la modification qu’il faudra apporter, voire envisager un remplacement, en fonction du niveau de détail recherché... Donc un gros travail préparatoire, documentation à l’appui, avant de penser à coller quoi que ce soit.

On commence avec le châssis en redonnant de l’épaisseur aux essieux porteurs. C’est du solide donc du massif et comme l’engin est plutôt « haut sur pattes » les ponts sont assez visibles. La gravure et l’aspect général des pneumatiques sont vraiment peu convaincants, mais on va  faire avec.

Les opérations de montage à blanc s’imposent pour l’ensemble de la partie châssis afin d’éviter les interférences entre les différentes pièces et si l’on veut, comme moi, conserver un véhicule qui roule.

La partie cabine est entièrement revue, documentation à l’appui. On note la position du levier de vitesse en arrière du siège du pilote, caractéristique du Simca « cargo ».

Les deux trous créés dans la partie antérieure sont destinés à parfaire le positionnement de la cabine sur le châssis.

On passe ensuite à la bâche en commençant par un gros travail d’affinage afin d’assurer sa bonne intégration sur la caisse.

J’ai également souhaité représenter les arceaux quand bien même ils seront peu visibles une fois l’ensemble en place. 

Les câbles de fixation de cette bâche sont aussi représentés (fil métallique Ø 0,3 mm), ce qui nécessite, là encore, pas mal d’essais à blanc.

C’est seulement maintenant que l’on peut véritablement commencer l’assemblage d’un certain nombre de pièces sur le châssis.

On note le remplacement des feux de black out ou la création d’un rack à jerrycan, volontairement laissé vide.

La partie intérieure de la cabine n’est collée qu’après s’être assurer que la partie extérieure pourra prendre sa place sans buter sur quoi que ce soit.

C’est justement sur cette partie extérieure que va porter l’effort principal avec la réalisation d’un vitrage que j’ai voulu mettre en place par clipsage. Cela suppose de creuser dans la masse un évidemment à l’emplacement de chacune des parties vitrées puis découper chaque éléments correspondants afin qu’il y prenne place « naturellement », en forçant légèrement… Vaste programme ! (au passage, sachez que les planches transparentes Evergreen ne sont pas utilisable car elles s’obscurcissent au pliage).

Notez la plaque d’immatriculation temporaire qui sera attachée à l’avant et à l’arrière par du fil métallique de Ø 0,1 mm.

Notre camion est maintenant prêt pour passer à l’atelier de peinture en commençant par le voile d’apprêt qui s’impose pour uniformiser tout montage multi matières.

Certains détails sont volontairement encore absents (rétroviseurs, grille de radiateur, marchepieds et ailes AR…) de façon à ne pas interférer avec le processus de mise en peinture… Et limiter le risque de casse dû aux manipulations ultérieures.

Grâce au travail préparatoire, le montage et la mise en peinture de la partie caisse + train de roulement s’effectue sans difficultés et par étapes.

Rappelons à cette occasion que le « vert armée » français est d’une nuance plus sombre que celui utilisé par les américains.

À cet effet j’utilise le « vert militaire » de chez Prince August (Réf 975).

L’empoussiérage est pratiqué de façon minimaliste avec une forte dilution des teintes compte tenu du fait qu’il s’agit d’un engin qui effectue ses premières évaluations sur route ouverte (d’où son immatriculation dérogatoire en W sur une plaque temporaire).

Certaines parties de l’intérieur de la cabine ont été protégées afin d’assurer un collage plus efficace au cours des phases suivantes.

En ce qui concerne l’extérieur, le pare-choc et la grille de calandre sont préparés séparément.

Les phares font l’objet d’un traitement particulier à base de couches successives de colle transparente, colle dont on dépose une goutte également sur les feux de black out.

Après un stage de sophrologie méditative et une cure de tisane à la fleur d’oranger, il vous reste à mettre en place les vitrages.

Le principe du clipsage associé à la finesse des pièces permet de présenter les glaces latérales en position ouverte ; en revanche les vitres arrières sont un peu trop enfoncées… La perfection n’est décidément pas de ce monde ! 

Une fois la cabine collée sur la caisse, il ne reste plus qu’à intégrer le pare choc et la grille de calandre.

Reste la bâche qui est traitée dans une teinte un peu plus claire que le reste du camion et en renforçant son aspect mat par l’utilisation d’abord un vernis de protection ultra mat et en y appliquant ensuite un peu d’essence à briquet en dilution de quelques touches d’un vert clair à l’huile.

Les câbles de fixations sont ensuite mis en place et la bâche peut être fixée par les attaches de caisse correspondantes (fil de Ø 0,2 mm).

On peut maintenant passer à la touche finale avec les rétroviseurs, les essuies-glace et un empoussièrement très dilué de la face avant. Ayant à faire à un véhicule quasi neuf, je garde une main très légère sur ce dernier point.

Ce camion a décidément une « bonne tête ». Dommage que les artisans d’aujourd’hui ne s’intéressent pas un peu plus à cette période des années 50s, 60s et 70s en France où le matériel d’origine nationale a progressivement remplacé celui venu d’outre-Atlantique.

PS : Jérôme à raison quand il dit que les roues et les pneus ça change tout sur un modèle… On verra ça la prochaine fois !