-12/24 mars 2025 :
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Le CITROËN T 46 saharien Lot 7
(« Kilomètre 57 » série Kit’Army – N° 2)
Méfiez vous de la nostalgie !
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Par Thomas SEIGNON
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La nostalgie est un sentiment dangereux, surtout s’il vous surprend au détour d’une opération de rangement qui vous fait découvrir une boîte en carton fort qui renferme un modèle à monter qui date de plus de quarante ans.
Je vous conseille de ne pas l’ouvrir et de remettre cette boîte immédiatement au fond du tiroir dans lequel vous l’avez trouvé. Sinon, vous faites comme moi et vous tombez dans le piège !
Le piège du kit approximatif où se mélangent avec plus ou moins de bonheur des pièces en résine (avec bulles) et en white metal (mal dégrossies), des pièces dont l’assemblage relève d’un périlleux équilibre entre le système D et l’opération chirurgicale (voire l’opération du Saint-Esprit).
Quant au plan, qui est censé vous venir en aide, il a manifestement été réalisé sur un coin de table à l’occasion d’une soirée un peu arrosée.
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Bref, bienvenue dans l’artisanat des années 80s !
Néanmoins, et c’est là le côté dangereux de la nostalgie, qui d’autre pour vous proposer le montage d’un engin si typique de l’armée française des années 50s ? Qui plus est, les modèles de cette version ont dû se compter sur les doigts d’une main...
C’est tellement vrai que je n’ai même pas trouvé le début d’une documentation sur l’engin.
Dans un élan d’optimisme irraisonné et en m’inspirant de l’esprit des commandos britanniques qui se sont emparés de la batterie de Merville en 1944 ( « ils l’ont fait parce qu’ils ne savaient pas que c’était impossible » !), j’ai cédé à la tentation.
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On commence par faire le point des pièces en essayant de leur trouver une correspondance sur la notice, ce qui relève déjà du sport de haut niveau.
Après avoir constaté que certaines pièces sont manquantes (sans parler de celles dont on se demande ce qu’elles font là), il faut les reprendre l’une après l’autre.
Prévoyez une très longue séquence de ponçage, perçage, gravure et autres affinages avant d’arriver au résultat suivant :
Ne croyez pas que vous en avez fini pour autant avec l’ajustement de ces pièces...
Je commence cette phase d’ajustement avec la constitution d’un premier ensemble, à savoir le châssis, autour duquel, après une série de montages à blanc, certains éléments peuvent être définitivement collés, à la cyanolit évidemment.
La caisse constitue un deuxième ensemble qui va nécessiter encore un peu plus de travail...
Dans une première phase, les traverses de fixation au châssis sont « aérées » ; les raidisseurs latéraux et avants sont refaits (profilés en U Evergreen) ce qui permet d’y intégrer la tringle de fixation de la bâche (axe métallique de 0,3mm) ; les supports des arceaux de la bâche sont également refaits en profilés.
On en profite pour ajouter des plaques PSP avec leur supports ; ces pièces ne sont pas fournies dans le kit mais je n’imagine pas un véhicule saharien sans plaque de désensablement !
Avec la cabine nous avons le troisième et dernier sous ensemble qui va nous permettre de revoir le système de fixation des roues de secours.
Puisqu’il me manquait un pneu, j’ai imaginé de laisser une jante qu’il a fallu intégralement regraver.
J’ai également repris le vitrage en oubliant la pièce thermoformée fournie et en la remplaçant par des pièces ad hoc, en plastique transparent et suffisamment épaisses (0,8mm) pour s’intégrer facilement à leur emplacements.
L’imposant filtre à air à bain d’huile est mis en place à un endroit qui m’a semblé cohérent.
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Dans l’esprit « jouet », j’ai conservé la possibilité de faire un engin roulant, tout en préservant le jeu possible des ponts moteurs qui simule le débattement des amortisseurs.
Revenons maintenant à la caisse, en constatant l’absence de bâche ; c’est bien dommage car elle nous aurait permis non seulement de jeter un voile pudique sur le palan en white metal qui semble un peu frêle mais aussi d’éviter d’avoir à créer ex nihilo un environnement de camion atelier.
En l’absence de plan précis, j’avoue avoir travaillé « au doigt mouillé » sur cet aménagement intérieur, qui sera agrémenté ultérieurement de quelques éléments récupérés dans la boîte à rabiot (dont certains aimablement fourni, il y a très longtemps, par un collaborateur éminent de ce site… qui se reconnaîtra).
Tant qu’on y est, on prévoit également des arceaux.
À ce stade, le plus gros du travail de préparation au montage est fait et, avant de passer à la couche d’apprêt qui s’impose puisqu’il s’agit d’un modèle « multi-matières », on pratique un dégraissage systématique des pièces à l’eau tiède savonneuse.
En fait, plutôt qu’une couche, on se contente d’un voile d’apprêt léger qui offre l’avantage non seulement de faciliter l’accroche de la couche principale mais aussi d’identifier quelques corrections à effectuer, en particulier sur les pièces en résine.
Pour la mise en peinture, on reste dans cet esprit « jouet » avec un travail qui se fait pour l’essentiel à la bombe et sur deux couches (produits Belton Molotow REF 251 « milchkaffee » qui va très bien pour un jaune sable armée de terre / REF 221 « tiefschwartz » pour le noir), le tout étant ensuite protégé par un voile de vernis satiné.
Cela entraîne une surépaisseur non négligeable de la couche finale, ce qui m’a conduit à protéger les futures zones de collage ainsi que la partie des roues qui va se trouver au contact des pneus.
En effet, les pneus étant montés « en force » sur les roues, la peinture extérieure des jantes ne résisterait pas à un tel montage.
En ce qui concerne le châssis, la zone de collage des traverses de fixation de la caisse à également été préservée ainsi que celle dédiée à l’emplacement de la partie intérieure de la cabine.
Enfin, sur ce châssis qui est maintenant roulant, la chaîne d’extrémité du treuil doit être mise en place avant le montage de la cabine.
Quant à la caisse, elle est complétée par l’adjonction des chaînes du système de levage.
L’ensemble étant pour le moins approximatif, j’ai choisi un crochet qui est une copie de celui monté sur le GMC lot 7 de Dinky Toys… C’est bien trop gros mais tant qu’à faire dans la nostalgie, autant y aller franchement !
On revient ensuite sur la cabine avec l’intégration des vitrages (avec une colle adaptée type « glue’n glaze »), opération pour laquelle il convient d’éviter une consommation abusive de café ou autres boissons énergisantes.
Dans ce contexte, ne sous estimez pas les qualités apaisantes de la tisane à la fleur d’oranger !
Après cela, la mise en place de l’intérieur de la cabine va vous sembler d’un facilité déconcertante.
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On approche du but avec l’accouplement châssis-cabine qui ne doit pas poser de problème grâce aux multiples essais à blanc que vous avez pratiqué antérieurement.
Il suffit de s’assurer du passage de la chaîne du treuil dans l’espace prévu sous la calandre.
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On finalise ensuite les dernier éléments de la cabine comme la casquette dont la teinte blanche vise à la protéger du soleil saharien, les supports de roues de secours, le pare buffle ou encore le guide du treuil.
À cette occasion, les raccords peinture s’effectuent avec du « jaune sable panzer » de chez PA Air (REF 028) qui s’harmonise parfaitement avec la teinte de base.
N’oubliez pas de reprendre un peu de tisane pour la fixation des essuie-glaces !
La caisse vient naturellement prendre sa place sur la partie arrière du châssis en s’assurant de son centrage et de son bon alignement avec la cabine.
Reste à y ajouter les ailes qui ont été spécifiquement créées, et la touche finale avec les rétroviseurs et les arceaux de la bâche.
Pour un modèle de quarante ans d’âge, notre T 46 a plutôt fière allure, mais il reste ce que j’appelle un « jouet augmenté ».
Je l’ai volontairement monté et peint dans cet esprit qui le situe entre les modèles des années 80s assemblés « direct de boîte », sympathiques mais rustiques, et une véritable maquette, avec un niveau de détail plus élevé qui s’appuie sur une documentation solide.
Pour mieux comprendre, je vous invite en conclusion à un comparatif visuel qui nous ramènent justement dans les années 80s.
Tout d’abord un AMX 10 RC de chez Parade (Ref 24) tout monté et peint.
On a bien l’engin dans ses grandes lignes, mais ça reste assez basique (et assez cher à l’époque !).
C’est ce que j’appelle un « jouet »...
Ensuite un AMX 10 RC de chez Militrucks, au départ un kit en résine et white metal comparable à notre camion.
Celui-ci est le résultat d’un travail d’amélioration approfondi en vue de réaliser un engin surblindé appartenant au 3ème Esc. du 1er Régiment de Spahis vu à Valence en 1992, de retour de l’opération Daguet dans le Golfe.
C’est ce que j’appelle une maquette...
Je pense qu’il est inutile de vous préciser lequel est un jouet et lequel est une maquette.
Trêve de commentaires et il est temps de remettre notre T 46 dans sa boîte en se disant que la nostalgie peut aussi avoir du bon !
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-Ajout du 24 mars 2025 :
Citroën T46 saharien
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(BDS - 1/43 - par Patrick Comelli)
En complément de l'article de Thomas Seignon sur le Citroën T46 saharien, publié ci-dessus, je tenais à apporter quelques précisions sur ce modèle.
Il y a eu quelques versions de cet engin qui moyennant quelques francs supplémentaire (à l'époque !) avait une cabine spéciale avec un capot mobile monté sur charnières et à l'intérieur duquel un moteur 6 cylindres du plus bel effet prenait place... le tout en white métal excepté le faisceau d'allumage en photo-découpe (pour l'époque, c'était fort !).
J'en ai monté au moins 3 dans cette configuration et j'avoue que là, la notice de montage était vraiment nécessaire.
Vendu sous la marque BDS, du même artisan que Kilomètre 57 , il ne me reste hélas que la notice de montage, seul vestige de cette époque.
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Après recherche sur internet, j'ai trouvé une photo de ce modèle avec capot ouvert :
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Source : https://www.citroenmodelcars.nl/html/gallery55_4x4.htm