-31 août 2015 :
LRM au 1/35 (par Jérôme Hadacek)
Comme de nombreux pays, la France s’est équipée d’un Lance Roquettes Multiple, basé sur un châssis de char Bradley et déjà en service au sein de l’armée américaine depuis 1983 sous le type M270 MLRS (Multiple Launch Rocket System).
Communément appelé » acheté sur étagères », l’expression signifie qu’il n’y a aucune intervention de l’industrie militaire française et que l’engin est directement acheté tel quel, d’un fournisseur, qui’l soit français ou étranger. C’est le cas pour le LRM entré en service dans l’armée française au nombre de 44 exemplaires, retirés depuis ou transformés en LRU (Lance Roquettes Unitaire) dès 2014 à seulement 13 exemplaires, plus précis par une frappe chirurgicale et donc plus économique en munitions que des salves dispersées.
L’équipage est composé de 3 hommes, pilote, chef d’engin et tireur, pour un engin de 25t à une vitesse maximum de 70km/h. La mise en tension est de 7minutes et la mise en batterie de la cage s’opère excessivement vite en 30 secondes ! La capacité de tir n’en est pas moins impressionnante puisqu’une batterie de 9 engins peut tirer une salve de 108 roquettes soit….69 000 grenades…pour une surface neutralisée de 700 hectares !!! Mais le tir est imprécis et ne sert qu’à neutraliser des zones de combat fortement denses en matériel militaire.
Des munitions plus sophistiquées et surtout le contrôle unitaire du lancement, rend cet engin plus précis et plus efficace transformé alors en LRU, avec des roquettes type M31 d’une portée de 70km sur une précision de cible de 5 mètres maximum.
La maquette que nous vous présentons, est un assemblage entre une maquette industrielle et un modèle du commerce. Avec un reprise du châssis, train de roulement et chenilles en plastique au 1:35 du char Bradley, l’ensemble carrosserie et lanceur LRM est de fabrication artisanale à la même échelle entièrement en résine monobloc. Ce modèle est d’une fragilité à toutes épreuves, la transformation en résine massive étant trop lourde pour le châssis en plastique, il n’est pas rare que l’ensemble du train lâche complètement.
Ce fut le cas pour l’un des premiers modèles trouvé et récupéré dans un des placards de l’ex ministre de la défense, Hervé MORIN et transmis par un ex gendarme aide de camp, en service dans ses bureaux. La pauvre maquette avait été entassée parmis d’autres offertes au gré des visites du ministre, mais n’avait pas supporté son stockage sans ménagement. J’avais commencé sa restauration qui ne demande plus qu’une mise en peinture, les chenilles ayant disparu, avaient été avantageusement remplacées par des modèles maillon par maillon en white metal au 1:35 de chez FRIULL Model.
D’aspect impressionnant, il y a pourtant une grande dissonance entre le détail des pièces industrielles de la maquette plastique et le côté quelque peu grossier de la réalisation du maquettiste allemand, comme en témoigne la petite étiquette sous la plaquette-présentoire en bois. Une épaisse rondelle en acétate translucide, permet de le fixer à sa plaquette à l’aide d’une grosse vis, qu’il ne faut surtout pas démonter, elle est son gage de solidité et de maintien….sur roues ! D’ailleurs, bon nombre des châssis se sont fendus au vissage, le plastique de la maquette du commerce n’étant pas fait pour cela !
Un modèle à conserver puisqu’il s’agit d’une maquette industrielle, offerte en cadeau plus qu’un objet de présentation de salon tant sa piètre qualité n’était pas flatteuse et parce qu’il fut aussi en service au sein de l’armée française, mais ce LRM est loin de rivaliser avec les superbes modèles des maquettistes français comme INTERMAQUETTES ou POLYMAQUETTES…
Cocorico pour une fois !
Jérôme Hadacek
Ci-dessus, photos très rares d’un des premiers LRM américains commandés par l’armée française et en adaptation dans un atelier militaire près de Strasbourg.
On remarque le camouflage typiquement américain mais une plaque d’immatriculation française (6864 0199) qui indique que l’engin est rentré en service en 1986.
J’avais été invité à visiter un atelier de camouflage de l’armée française… lors du passage dans les garages. J’ai trainé des pieds et bizarrement mon appareil s’est déclenché tout seul ! (humour bien sûr).