Publié le 20 Juin 2025 par Milinfo

Publié dans : #Les salons - expos..., #Véhicules&Matériels

Journées Portes-ouvertes au 1er Régiment de Chasseur (Reportage de Nathan P.) suite et fin

-18/21 juin 2025 :

Journées Portes-ouvertes au 1^er Régiment de Chasseur

14 & 15 Juin 2025 - Thierville-sur-Meuse

(Reportage de Nathan P.)

Je vous propose de revenir sur les journées portes-ouvertes du 1er Régiment de chasseurs qui se sont déroulées du 14 au 15 juin 2025 à Thierville-sur-Meuse, et plus particulièrement sur la démonstration dynamique présentée durant tout le week-end à 4 reprises, d'une durée de 40 minutes.

Malgré une météo plus que capricieuse, j'ai eu la chance de pouvoir assister à l'une de ces représentations.

Vous vous en doutez peut-être, mais comme tout défilé ou présentation dynamique militaire, la fanfare de l'unité concernée ouvre généralement le bal.

Ici, ce fut le cas, et de nombreux morceaux furent interprétés en amont, puis en aval de la représentation.

La suite de la démonstration dynamique nous invite à replonger sur l'ensemble du parcours historique du régiment, de sa création à ses derniers engagements sur les théâtres d'opérations modernes.

Créé en 1651, le régiment prend part aux différentes guerres sous Louis XIV et Louis XV. Le régiment acquiert le surnom de "CONTI CAVALERIE" après le rachat du régiment par Monsieur Louis-François de Bourbon, Prince de Conti. Suite à la période révolutionnaire de 1789, le régiment devient officiellement le 1er Régiment de Chasseurs à cheval en 1791 et prend part en 1792 à la guerre contre le roi de Bohême et de Hongrie, sous les ordres du Général KELLERMANN.

C'est ainsi qu'il prendra part à la célèbre bataille de Valmy, le 20 septembre 1792, qui scellera le sort de la monarchie française et permettra l'avènement de la jeune république.

Uniformes impériaux d'époque

Suite au coup d'Etat du 18 brumaire de l'an VIII, le jeune général Napoléon Bonaparte deviendra premier Consul. Il sera sacré empereur des Français le 2 décembre 1804 au sein de la Cathédrale Notre-Dame de Paris. Débute ainsi l'ère napoléonienne. Durant cette période, le 1er Régiment de chasseur à cheval sera de toutes les campagnes, à l'exception de la terrible guerre d'Espagne.

Il prendra part à la bataille d'Austerlitz, à la célèbre charge d'Eylau ainsi qu'à la campagne de Russie, ou il subira de très lourdes pertes le 7 septembre 1812, durant la bataille de la Moskova.

Suite à la débâcle de la campagne de Russie, le régiment ayant compté initialement 941 chasseurs et 38 officiers, passera la Bérézina avec uniquement 25 cavaliers survivants.

Après l'exil de l'empereur sur l'île d'Elbe, ce dernier reviendra en France durant ce que l'on nommera "la période des cent jours". Le régiment sera alors réincorporer au sein de l'armée impériale, et participera à la bataille de Waterloo. Suite à l'échec de l'empereur, l'armée impériale se retira vers Paris.

Durant sa retraite, le régiment écrasera le 1er juillet 1815 à Rocquencourt, une brigade prussienne, signant son dernier fait d'armes sous l'épopée napoléonienne.

Bataille de la Moskova, 7 septembre 1812, Huile sur toile de Louis-François Lejeune, 1822

(Collections du château de Versailles)

Sous le 2nd Empire, le régiment ne participe qu'uniquement à des missions de pacifications coloniales en Algérie et au Maroc. Il ne participe pas à la guerre franco-prussienne de 1870. Suite à son retour en métropole, le 1er Régiment de Chasseurs à cheval s'établira à Châteaudun. C'est dans cette ville de garnison que le régiment entre dans le premier conflit mondial.

Suite à la déclaration de mobilisation générale, le 1er Régiment de chasseur à cheval est envoyé sur les terres meusiennes en compagnie du 20e chasseur. Tous deux formerons la 7e Brigade de Cavalerie Légère durant tout le premier conflit mondial. Ils se distingueront tout au long de la guerre, mais au prix de nombreuses vies humaines.

Dans les environs de fin février 1915, le régiment participera à la bataille des Éparges, pour la maîtrise de la crête des Éparges. Durant ce premier conflit, le régiment s'illustra également durant la bataille du Chemin des Dames. Pour ses états de service, le régiment est décoré de la croix de guerre avec palme de bronze.

Durant la campagne de France, en 1940, le régiment accomplit avec brio l'ensemble des ordres de l'Etat-major. Il concentre son activité la ou l'avancée allemande est la plus importante.

Durant cette période, le régiment perd 13 Officiers, 19 Sous-Officiers ainsi que 211 Chasseurs.

Suite à l'instauration du régime de Vichy, et surtout suite à l'occupation nazie, de nombreux régiments français sont dissous.

Suite à l'armistice de 1945, le 1er Régiment de Chasseur est reconstitué et directement envoyé en Indochine. C'est pour le régiment le début de 18 longues années de garnison en outre-mer.

La guerre d'Indochine débute en 1946 et oppose les indépendantistes du Việt Minh aux forces française jusqu'en 1954. Les forces coloniales françaises mènent de nombreuses opérations pour assurer la sécurité et la stabilité dans la région indochinoise. Après plusieurs années d'engagement militaire, et la défaite française lors de l'opération castor, situé dans la cuvette de Ðiện Biên Phủ, les accords de Genève mettent fin à la guerre et accorde l'indépendance aux Indochinois.

C'est suite à cet engagement que le régiment sera décoré de la fourragère aux couleurs de la médaille militaire et de la croix des théâtres d'opérations extérieurs.

L'équipage du char Conti avec le capitaine Hervouet

commandant le 3e escadron de marche du 1er Régiment de chasseurs à cheval (1er RCC)

Reconstitution des combats menés par le capitaine Hervouët à bord d’un char Chaffee M24 autour de la cuvette de Diên Biên Phu en 1954.

Char avec l’insigne du 1er Chasseurs, provenant du musée des blindés de Saumur

Parallèlement aux soulèvements en Indochine, les mouvements indépendantistes se disséminèrent partout dans le monde. Ainsi débuta la guerre d'Algérie, ou l'Armée française se retrouva à combattre le FNL de 1954 à 1962.

Après plus de 10 ans de combats en outre-mer, les chasseurs de conti rentrent en France le 6 avril 1964.

Le régiment prendra alors pour ville de garnison Thierville-sur-Meuse en 1988 et rentrera au cœur des conflits et des problématiques modernes.

Suite aux attentats terroristes de 2015, l'État mettra en place l'opération sentinelle ou 10 000 hommes et femmes patrouilleront au quotidien pour assurer la sécurité du territoire national.

C'est ici que l'on fini de nous dépeindre le parcours historique du régiment, et que la véritable démonstration dynamique sur les capacités modernes du régiment commence.

La Technique d'intervention opérationnelle rapprochée (TIOR) nous est présentée dans un premier temps.
Dans ce scénario, une patrouille de 6 soldats de l'opération sentinelle vont contrôler un individu suspect à bord de son véhicule.

Après avoir formé une bulle de protection à 360° autour du véhicule, l'équipe procède au contrôle du conducteur et à la recherche d'armes ou d'éléments suspects au sein du véhicule.
En cas de comportements suspects ou d'armes présentes, l'individu sera maîtrisé et remis aux forces de sécurité intérieure.

Notez l'encerclement à 360° du véhicule par la force Sentinelle

En complément des interventions humaines, il n'est pas rare que les équipes cynotechniques soient déployées en complément des éléments de l'opération sentinelle.

Le second scénario nous décrit l'interception d'un individu suspect à bord d'un Renault P4 par une équipe du 132e régiment d'infanterie cynotechnique basée à Suippes dans la Marne.

Composée de plus de 500 maîtres chiens spécialisés, cette unité représente le plus grand chenil d'Europe et se voit affecter à la garde ainsi qu'à la surveillance de nos infrastructures sensibles en métropoles comme en outre-mer.

Interception de l'individu après l'avoir fait chuter du véhicule

Interception de l'individu en fuite par un malinois

Suite aux différents engagements des armées françaises et au durcissement des combats, le combat au corps-à-corps dit C4, fait son grand retour au sein des armées. Le C4 se veut particulièrement offensif, et n'a pas vocation à préserver l'intégrité physique de l'adversaire, mais bien de le tuer.

Le régiment ici, nous fait une démonstration sur tatamis, de différentes situations de combat ou le C4 se veut nécessaire.

Ils insistent bien sur le fait que l'ensemble des cavaliers de conti cavalerie sont qualifiés C4.

La démonstration suivante prend place lors d'une patrouille motorisée de la force sentinelle, prise à partie par des terroristes.

Deux ACTMAT VT4 se mettent en position de défense, les militaires s'étant répartis pour faire face à la menace.

Le 132e Régiment cynotechnique leur vient alors en aide en descendant en rappel le long de la façade du bâtiment adjacent. Le plus impressionnant lors de cette manœuvre, c'est l'efficacité du malinois malgré une situation de haute intensité.

Lorsque le malinois est lâché, la force d'intervention cynotechnique avance avec une efficacité époustouflante, permettant de neutraliser l'ennemi en un temps record.

L'avant-dernière démonstration, nous montre l'avancée de troupes de reconnaissances camouflées et équipées de fusils de précision FN SCAR.

Utilisant des drones, ils s'assurent que l'environnement est sans danger avant que deux VBL ne pénètrent dans l'enceinte.

La première patrouille d'éclaireurs, équipée d'une mitrailleuse de 12,7 mm d'une portée de 1200m va venir appuyer le déploiement d'un second VBL équipé d'une MAG58 de 7,62 mm.

Lors de sa mise en position, le VBL sera pris à partie par un groupe de tireurs isolés blessant un membre d'équipage.

Les personnels sur place vont lancer un barrage de fumigènes et demander l'appui d'un char Leclerc.
Ce dernier va intervenir en utilisant la technique du "vite and go".

Il va détruire l'ennemi par l'intermédiaire de son canon de 120mm ainsi que sa mitrailleuse co-axiale de 12,7 mm.

Cette opération permettra à un VBCI "Sanitaire" de venir secourir le blessé.

Dès l'entrée en action du VBCI, deux auxiliaires sanitaires de la 33e Antenne Médicale de Verdun prennent en charge le blessé avant de le rapatrier vers les échelons médicaux supérieurs en arrière de la zone de combat.

Le char Leclerc, quant à lui, reste en appui.