Publié le 5 Novembre 2025 par Milinfo

Publié dans : #Les miniatures militaires, #Espace Nicolas M.

L'engin de Franchissement de l’Avant (par Nicolas M.) - suite 2

-24 octobre / 5 novembre 2025 :

Conception, prototype et Diorama

L'engin de Franchissement de l’Avant

(par Nicolas M.)

Photo CEFA - https://www.cefa.fr/fr/franchissement/

-Le contexte-

Il y a tout juste un an, j’étais sur le point de finaliser ma toute première collaboration avec Olivier et Gaso.Line pour l’EGAME. Je venais aussi de faire connaissance de Jérôme qui n’avait lancé le 1^er défi (d’une désormais assez longue série – en cours !) avec une pièce volumineuse pour un… VLRA !

Mes 4 années d’« expérience » sur le modélisme, la CAO et l’impression 3D, font de moi un jeunot de 53 ans, parmi les contributeurs de Milinfo… Mais j’aime les beaux challenges alors je me décide à me lancer sur un gros engin du génie.

Jérome me fournit un photoscope du SPRATT. Damned… Promodels l’annonce au catalogue alors que je commençais les plans !!! Du coup, je contacte Olivier pour une autre idée et il me dit de m’essayer l’EFA, photoscope à l’appui…

Ouf... : l’engin ! Mais par quel bout prendre ce monstre ?!

Réponse : les pneus !

J’ai bien compris en voyant vos réalisations que les pneus sont l’élément qui dégrade de suite la réalisation s’ils ne sont pas au niveau !

Allez, c’est parti...

-Les liens utiles-

Site CEFA : https://www.cefa.fr/fr/franchissement/

Vidéo CEFA/EFA : https://www.youtube.com/watch?v=D4VXcBPs32Q

Promodels sur Milinfo : https://www.milinfo.org/2025/03/efa-promodels.html

Episode I : la modélisation

Comme le montre la vue extraite de la brochure CEFA, ce véhicule a 3 modes de fonctionnement :

Route : les ponts sont repliés les uns sur les autres
Pont : les ponts sont déployés et les ponts des extrémités touchent les berges
Ferry : les ponts sont déployés et l’ensemble, soutenu par des flotteurs, navigue sur les flots !

-Le modèle route-

Dans un premier temps, je me lance sur la version route, somme toute plus raisonnable, puisqu’au 1 :48, elle ne fera que 260x85x75 mm ! Néanmoins, je garde en tête qu’un jour j’aurai surement envie de faire un bout de diorama avec la version déployée et je conçois les pièces du modèle de manière à pouvoir les adapter facilement à la version ouverte.

Je ne reviens pas sur ma manière de modéliser à partir des photos, je l’ai déjà partagée dans les articles précédents. A titre d’info, j’ai exploité un peu plus de 100 photos de détails sur lesquelles j’ai pris environ 400 captures pour refaire les pièces. En ayant découvert avec l’EGAME le niveau de précision attendu par Olivier, je n’ai pas lésiné !

Je n’ai pas compté les heures tant cet engin est exceptionnel et au fur et à mesure qu’on zoome sur les photos, on trouve des détails à ajouter.

A l’échelle 1, je pense avoir modélisé tout ce qui était visible sur les photos d’une taille réelle de 20mm ou plus !

Après plusieurs dizaines d’heures de modélisation, je suis satisfait du premier résultat ; pour autant, ce n’était pas la fin de l’histoire !

Quelques exemples du niveau de détails modélisés sur les charnières, vérins, tableau de commande… qui permettront d’accueillir des finitions en flexibles et photo découpes.

Bon, le pompon, je pense que c’est quand même le pupitre de commande des turbines en mode « immergé » !! 😉 J’avoue, j’ai abusé...

-Le modèle immergé-

Une fois la version route « sur roues », quand même, la version immergée est tentante… Je pensais que ce serait simple, mais déployer les ponts fait apparaitre une foultitude de nouveaux détails et permet de mieux comprendre le fonctionnement de l’engin.

Du coup, je décide aussi de reprendre la modélisation de certaines pièces de la version route pour encore plus de cohérence entre les deux versions. La plupart des pièces sont à reprendre de par l’immersion.

Les flotteurs apparaissent
Les plateaux latéraux sur la version route contribuent au pont en version « waterline » et ont une protection qui se relève
Les détails des ponts sont visibles,
Les cabines sont immergées
…

Bref, encore « quelques » dizaines d’heures de modélisation... mais le résultat donne la banane !

-Le prototype et l’industrialisation-

Quand on la 3D et une imprimante résine, il suffit de tout mettre dans le logiciel et d’appuyer sur « print »... enfin presque !

Pour arriver à une impression qui semble à peu près correcte, le modèle « route » est découpé en près de 50 pièces et il y en a environ 40 modifiées ou ajoutées pour la version « waterline ».

Les pièces sont complexes et doivent s’emboiter parfaitement pour donner un bon rendu. Ce modèle m’a vraiment nécessité de nombreuses reprises pour arriver à quelque chose de convenable.

C’est la première fois que je dois faire autant de retouches et d’ajustements. Et au bout de 2kg de résine environ (d’habitude, c’est plutôt 300 g !) je pense avoir réglé l’essentiel des problèmes. Mais pour autant, je n’ai même pas une version complète du projet, car vue la taille des pièces, je n’imprime souvent que la partie qui pose problème.

Je me décide donc à même me faire une version 1 :87 pour avoir un souvenir avant que les produits ne sortent au catalogue Promodels/Gaso.Line.

Gardez bien en tête que ces photos sont celles d’un proto personnel, au 1:87 et avant passage dans les mains d’Olivier et de ses équipes !!!

Parce que, même si j’étais ravi du résultat obtenu, le coup d’œil d’Olivier pour détecter les défauts, le niveau de précision exigé par Ange pour industrialiser les pièces et les détails de finition pour permettre d’ajouter flexibles et photo-découpe ont encore nécessité plus d’une cinquantaine de modifications chez moi et des kilos de résine de prototype chez Ange !

J’étais loin d’imaginer le niveau d’exigence nécessaire pour passer d’un exemplaire personnel unique à une version « bonne à produire » pour des amateurs exigeants ! 😉 Mais vraiment, c’est un réel plaisir de voir sortir un prototype industriel monté peinte issu d’un travail initié plusieurs mois avant et de se dire que d’autres pourront en profiter aussi !

Et pour celui-ci, il me tarde particulièrement !

Voici donc le contenue de « mon étagère 1:87...

-Version route-

-Version immergée-

Les versions dans les 2 modes et dans les 2 échelles seront disponibles chez Promodels. Vu la complexité de l’ensemble, une production « artisanale » serait une fausse bonne idée !!!

Episode II : le diorama

Depuis que je me suis essayé au diorama pour l’ELP, j’y ai pris gout. Et l’EFA méritait quelque chose de particulier à l’échelle du "bestiau".

Alors puisque j’ai accès au modèle 3D, pourquoi ne pas imprimer « un petit bout » pour le mettre en scène avec d’autres véhicules ?!?

Je voyais bien la configuration « ferry » débarquer quelques véhicules Scorpions sur une berge sommairement aménagée…

Allez… on se lance !

-La composition-

L’idée de base est la suivante : de l’eau, une berge, un EFA, 2 véhicules...

-La disposition-

Une plaque de polystyrène de 20cm x 40 cm.

Pour l’eau, je fais quelques essais au préalable, parce que lors de ma précédente tentative, la résine avait tendance à s’infiltrer et à suinter sous la plaque.

Je décide donc de protéger la plaque de polystyrène avec du scotch large transparent posé en bandes.

Pour commencer à donner la couleur de fond, je profite d’une bombe de peinture « bleu racing » (Tamiya TS-51) achetée par erreur pour un véhicule de Gendarmerie ( ! ) qui a des reflets brillants.

Je l’utilise donc pour disposer ces reflets et je la passe de manière non uniforme pour simuler diverses profondeurs ou luminosités du fond.

Pour la berge, quelques collages de morceaux de polystyrène pour créer les volumes lissés avec de la pâte à modeler auto-durcissante dans laquelle je fais rouler un ancien proto de Sherpa pour faire des traces de pneus !

Une fois sec, une 1ère couche de brun pour servir de base.

-La décoration-

La base étant posée, la décoration suit : de l’herbe, des buissons, de la boue, des branches dans l’eau et un arbre si j’y arrive !

L’herbe est un mélange d’herbe synthétique achetée que je trouve un peu trop « fluo ».

Je la mélange avec des brins de corde de chanvre coupée finement pour jaunir un peu le visuel.

J’enduis grossièrement mon terrain d’un mélange de colle à bois et d’eau et je fixe une première couche.

Ce qui est très agréable avec le diorama, c’est qu’on peut y retoucher tant qu’on n’est pas content du résultat.

Un peu plus d’herbe, un coup d’aérographe avec une couleur pour relever certaines zones, un coup de pinceau « dry paint » pour faire ressortir les saillants des cailloux, un peu de jus de peinture noire dans les traces de roues pour faire ressortir les marques, un peu d’herbe dans l’eau pour que ce ne soit pas une fontaine de Versailles... c’est ludique !

-La mise en eau-

Jusque-là, c’était sans risque... Je pouvais rattraper les boulettes ; maintenant, il faut mettre l’eau synthétique.

Entre temps, j’ai imprimé en 3D au 1 :48 les 2 derniers ponts d’un EFA, avec tous les détails possibles, les flotteurs, l’ancre…

J’ai choisi la livrée Brun Terre de France parce que je débute à l’aéro et que c’est plus simple.

Je positionne les pièces immergées de l’EFA et je coule la première couche d’eau (il est recommandé de faire de fines couches successives).

Ce qui me manque le plus à cette étape : la patience... la patience d’attendre que la couche soit sèche avant de mettre la suivante.

Heureusement, mon emploi actuel me tient hors de chez moi régulièrement, et en mon absence, le séchage opère.

J’ai donc aussi le temps de faire, refaire et re-refaire un arbre en attendant le séchage...

Après 3 ou 4 couches, la hauteur d’eau me convient et je décide de figer la scène.

Je suis ravi de ma couche de bleu irisé sous la résine ; cela donne vraiment un effet très réaliste je trouve.

Episode III : mise en place du diorama

-L'EFA-

L’avant dernière étape : le montage de l’EFA, avec ajout des axes des vérins, des vérins, de l’ancre, du pont de débarquement, des plateaux sur les côtés, au-dessus des boudins, et des protections diverses.

-Les véhicules-

Le diorama est prêt à accueillir les véhicules débarqués de l’EFA. Il n’y a plus qu’à piocher sur l’étagère ceux qui serviront de premiers cobayes !

Ce sera donc un VBCI et un Jaguar tout fraichement repassés par la case peinture Brun Terre de France depuis que j’ai acheté un aérographe et que peux remplacer le spray Tamiya TS-01 (trop sombre) par la XF-52.

Duro I 4x4 "Armée suisse" (Ace/Arwico - 1/43) - actualisé

Renault D14 CCRM Gallin "BMPM" (Alerte - 1/43)

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jerome

05/11/2025 13:48

Bonjour Nicolas, et bravo pour cette première de diorama très complet ! Je pense que beaucoup d'entre nous vont attendre d'autres de tes réalisations !!!.... A très bientôt. Jérôme H.