-13 juillet 2018 :
ITM : Inspection Technique du Matériel
(par Jérôme Hadacek)
Pour combattre aux côtés de nos alliés pendant le deuxième conflit mondial, les Etats-Unis fournirent une grande quantité de matériels à roues, volant, flottant dans le cadre de la loi de Prêt Bail.
En 1946, lorsque la France entre dans le conflit de l’Indochine, les américains en désaccord, posent un embargo sur les livraisons d’armes à la France et demandent la restitution des matériels prêtés dans le cadre de la loi, pour éviter son utilisation dans le conflit indochinois.
Les américains, très strictes, tenaient des registres méticuleusement annotés des numéros d’identification de chaque matériel, composés de 6 chiffres.
Pour contourner cette interdiction, la France créa un organisme militaire sous le nom de trois initiales ITM : Inspection Technique du Matériel. Il était chargé également de répertorier les matériels appartenant à l’armée française, mais aussi d’en faire un peu plus….
En effet, pour dérouter les inspecteurs de l’armée américaine, il suffisait de frapper un chiffre supplémentaire à la série des six chiffres américains et de passer à… sept !
Ce qui fut dit fut fait, et c’est ainsi que nombre de véhicules, chars, bateaux, péniches et avions, furent détournés pour venir grossir la faible quantité de matériels d’origine française, anglaise et canadienne, envoyée sur le théâtre indochinois. (voir les nombreux articles d’Yves, récents et passés, qui illustrent parfaitement le sujet)
Au hasard de la dernière porte ouverte du 121ème Régiment du Train, des remorques ¼ de ton de jeep, étaient stockées dans un coin et attendaient probablement leur réforme. Usées jusqu’à la corde, perforées par la rouille, les éraillures sur le longeron avant droit, attirèrent mon attention, pour y découvrir ces estampilles d’une autre histoire dans l’Histoire.
En 1949, avec le soutien de la Chine communiste aux troupes Viet Minh, les américains changèrent radicalement d’avis et nous abreuvèrent alors de nouveaux matériels, ce qui ne changera rien à l’issue du conflit.