-7 octobre 2015 :
Pascal BTR me fait remarquer, et il a raison, que le système Hades a bien été déployé en remplacement du Pluton :
Le système HADES a bien été "déployé" au cours de deux exercices par an de 1991 à 1996.
Les lanceurs, mis en oeuvre au sein du 15ème Régiment d'Artilleriede Suippes, étaient d'ailleurs de superbe tracteur RENAULT avec une remorque type "érecteur-lanceur" réalisée par LOHR.
Vous trouverez des échanges bien informés sur le forum www.materiel-militaire.com/t794-le-systeme-hades...
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Dissuasion nucléaire : missiles HADES - Sénat
Réponse. - Le Président de la République a annoncé, le 22 février 1996, que notre posture nucléaire serait fondée, à l'avenir, sur les composantes sous-marine et aéroportée. En conséquen...
AMX-30 Pluton : l’ultime avertissement lancé au bloc soviétique
Dans le concept français de dissuasion, l’emploi de l’arme nucléaire préstratégique constitue l’ultime avertissement. Il indique clairement à l’adversaire que l’affrontement va changer de nature et de dimension, par le recours à l’armement nucléaire stratégique.
L’AMX-30 a donné naissance à différentes versions conçues à partir du châssis du 30 tonnes. La première de ces versions est celle qui emporte le missile nucléaire tactique de 120 km de portée, le Pluton, créé par la Société nationale industrielle aérospatiale. Ce système est pour le gouvernement français l’affirmation de l’indépendance nationale plus en terme de liberté d’action qu’en terme de moyens. Il venait en remplacement du missile Honest John américain déployé en France de 1959 à 1966, mais dont les bombes nucléaires restaient sous contrôle gouvernemental américain. A travers le Pluton, l’armée de terre accède à l’arme nucléaire après l’armée de l’air avec ses Mirage IV et la Marine avec ses sous-marins lanceurs d’engins. Lors de sa mise en service au début des années 1970, le Pluton est l’unique système de missile tactique monté sur châssis chenillé des forces occidentales. Son premier tir d'essai à lieu le 3 juillet 1970…
Le système Pluton est monté sur le châssis du char AMX-30 dans sa version dépannage modifiée. Il dispose d’une grue Griffet à bras dépliable sur le côté droit pour la manutention et l’assemblage du missile de 2,42 tonnes. Ce dernier peut recevoir deux charges nucléaires, l’une de 10 kilotonnes, l’autre de 25.
Sur route, le missile est transporté par camions et installé sur sa rampe de lancement. Munition et cœur d'un côté, vecteur de l'autre étaient acheminés séparément pour des raisons de sécurité sur deux camions GBC8KT châssis long. L'assemblage final se faisait sur le terrain en environ 45 minutes et le tir dans les 10 minutes suivantes (mise en batterie, fourniture des coordonnées de la cible, séquence de tir).
L’engagement des Pluton nécessitait un délai de 15 minutes entre le moment où le système quittait sa position d’attente pour gagner sa position de tir et finaliser sa séquence de tir. Tout ceci à moins de 100 km de la ligne des contacts. C’est pourquoi les Pluton étaient destinés à ne tirer que de nuit.
Le Pluton avait une portée opérationnelle de 17 à 120 km avec un écart circulaire probable de 200 à 400 m suivant la portée et emportait une arme nucléaire AN-51 ayant deux niveaux de puissance possibles 10 ou 25 kilotonnes, l'explosion pouvant être choisie aérienne ou au sol. Le guidage était inertiel donc imbrouillable une fois le missile parti. La trajectoire était semi-balistique, le missile ajustant son vol au moyen de ses gouvernes aérodynamiques après la phase intiale d'accélération par le moteur-fusée. A la portée maximale de 120 km, le temps de vol du Pluton était de 170 secondes avec un apogée de 30 km. Cette relativement courte portée ne permettait pas de frapper au-delà de l'Allemagne de l'Ouest depuis le territoire français, ce qui a conduit au développement ultérieur du missile Hadès, à plus longue portée.
Le véhicule est armé par quatre hommes : un officier de tir, un sous-officier calculateur, un sous-officier missilier et pointeur et un pilote.
La conduite de tir est assurée par un calculateur numérique IRIS 35 M qui traite les informations radio en émission-réception., le chiffrement et le déchiffrement, la détection-correction des erreurs, le stockage et l’exploitation des messages relatifs au tir. Il gère le pupitre de commande et la visualisation des lecteurs de rubans. S’y ajoute un goniomètre associé au calculateur. Le système dispose d’un appareil autonome de navigation terrestre. Le calculateur de bord détermine en permanence sa position en vol. Les coordonnées de l’objectif ayant été introduites dans le calculateur avant le départ, celui-ci détermine à chaque instant la trajectoire optimale et donne aux gouvernes aérodynamiques, les ordres de pilotage correspondants. Un système interne de surveillance permet, indépendamment de la chaîne de guidage et de pilotage, de garantir que l’explosion aura lieu dans un volume déterminé autour de l’objectif désigné.
Le missile Pluton est à propergol solide. Il est équipé d’une centrale inertielle qui lui donne une autonomie complète sur sa trajectoire : il ne peut être brouillé en vol.
La station-calculateur est installée sur un châssis de camion GBC 8 KT. Elle possède un calculateur du même type que celui installé dans le véhicule de tir ; elle est destinée à transmettre les ordres de tir.
La station émettrice à grande distance est également installée sur un châssis de GBC 8 KT ; elle est destinée à amplifier jusqu’à 1 000 W la puissance d’émission, ce qui autorise des liaisons à 100 kilomètres.
La station faisceaux hertziens est installée sur un véhicule Marmon ; elle est destinée à déporter de quarante kilomètres les moyens rayonnants des équipes de commandement et de liaison ;
Sur route, le Pluton est transporté sur un porte-char composé d’un tracteur TRH 350 et d’une remorque. En charge, il constitue un ensemble articulé de 55 tonnes.
Un canon de 20 mm, tracté par un TRM 2000, est destiné à assurer la défense antiaérienne rapprochée des sections de transport de la BSTN (Batterie de sécurité et de transport nucléaire) et du poste de commandement régimentaire. Chaque section de tir dispose d’un canon de ce type monté sur VAB.
Quarante système et 24 à missiles à charges nucléaires AN 51 seront commandés. Les premiers AMX-30 Pluton seront livrés à partir du début 1974. Chaque régiment Pluton disposera d’un effectif de 1 000 hommes et 300 véhicules. Chaque unité dispose de trois batteries de tir chacune à 2 AMX-30 Pluton.
Cinq régiments de l'est et du nord de la France furent équipés de 1974 à 1978 de huit lanceurs Pluton chacun (6 opérationnels répartis de 3 batteries de tir plus 2 lanceurs de réserve)
Les Pluton seront retirés du service en 1991 sur décision du Président François Mitterrand, à cause des changements géopolitiques en Europe et de l'opposition allemande après la réunification (le missile était destiné à frapper sur le territoire est-allemand les forces du Pacte de Varsovie avant que celles-ci n'atteignent la frontière française). Ils seront remplacés par le missile Hades de 500 km de portée, dont le projet est lancé en 1984. Le lanceur Hades est constitué d’un véhicule banalisé de type semi-remorque qui permet d’assurer à la fois le transport, le chargement, la mise en œuvre et le tir du missile. Il se compose d’un tracteur 6x4, version militaire du R 380-2 de RVI et d’une semi-remorque. Celle-ci comprend une cabine de tir, un groupe de puissance et de climatisation, un équipement de mise en œuvre des missiles et de deux missiles dans leur lanceur. Les premières plates-formes entrèrent en service en 1992 dans le 15e régiment d'artillerie, comme ressource ultime en cas de menace sérieuse, et stockées à Lunéville mais le missile Hades ne sera jamais déployé. Mis sous cocon par décision de François Mitterrand, il sera finalement démantelé en 1996. A la suite de l'élection de J. Chirac, la France fit évoluer son système de dissuasion nucléaire à quatre composantes (missiles stratégiques SSBS lancés des silos du plateau d'Albion, missiles sol-sol mobiles pré-stratégiques Hadès, missiles aérobies lancés d'avions et missiles stratégiques MSBS lancés de sous-marins) vers un système à deux composantes basé sur les MSBS des sous-marins et les missiles aérobies des Forces aériennes stratégiques (FAS) et de l'aéronavale.
Les missiles Hadès furent les dernières armes nucléaires employés par l'armée de terre française et sont démantelés (le dernier le 23 juin 1997) de même que les missiles balistiques S3 et leurs installations du plateau d'Albion.
Caractéristiques :
Poids en ordre de combat : 40 tonnes
Longueur : 7,60 m
Largeur : 3,10 m
Hauteur : 3,70 m
Moteur : HS 110 polycarburant de 720 cv
Vitesse : 65 km/h
Autonomie : 550 km
Equipage : 4 hommes
Armement : 1 missile à charge nucléaire de 1à ou 25 kilotonnes d’une portée maximale de 120 km.
Sources :
Chars et Véhicules militaires (hachette-Collections)
Engins blindés français de Stéphane Ferrard (EPA)
Les véhicules blindés français de 1945 à 1977 de Pierre Touzin (EPA)
Encyclopédie de l’armée de terre (hachette)
Wikipédia
/http%3A%2F%2Fwww.master-fighter.com%2Fphotos%2Fmf48500%2Fmf48583v11.jpg)
Miniature de collection haut de gamme du char lanceur de missile Pluton à tête nucléaire
http://www.master-fighter.com/mf48500/mf48583_AMX30_missile_pluton.htm