-19 décembre 2017 :
-HOMMAGE AUX JEEP INCONNUES
Pour continuer la saga presque infinie de ces jeep militaires et les fabrications d’après-guerre dans l’élan de la libération, voici quelques modèles d’artisans inconnus et issues de séries plus que confidentielles.
Tout y est méconnu ou presque, le fabricant en premier lieu puisque rien ne figure au dos de ces miniatures, aucun nom, ni référence et pas plus une échelle ou la moindre gravure !
Les jeep sont entièrement en métal y compris les roues, peu d’artifices puisqu’à l’exception du pare-brise, l’ensemble est monobloc. On peut supposer du plomb pour l’une, son poids en atteste largement (110g) et un alliage pesant également (80g) mais très pauvre, style zamac d’après-guerre pour les autres.
Les roues de secours sont rapportées et fichées dans le panneau arrière à l’aide d’une mini goupille. L’une possède l’inévitable jerrycan alors que les trois ressemblantes en sont dépourvues sur le panneau arrière.
Chacune possède un volant monté sur axe et toujours moulé dans un alliage de métal qui s’oxyde et se fendille. Là encore, cela laisse supposer les difficultés d’approvisionnement en métaux de l‘immédiat après-guerre, bien que les champs de bataille en regorgeassent.
Les pare- brises sont également de conception différente, puisque l’une d’entre elle possède un pare- brise tubulaire rabattable, articulé sur axe avec tablier en tôle pliée. Aucune certitude que le petit papier calque en guise de vitrage, soit d’origine ? Mais il s’insère tout de même parfaitement dans le tablier. Seul le renfort central peint grossièrement, laisse supposer son rajout.
Les deux autres modèles accueillent un pare-brise en tôle emboutie et pliée, monté sur une grosse agrafe d’articulation fichée dans le capot et qui permet également de le rabattre. La troisième très ressemblante, est complètement déshéritée de tout ! Pas de volant, banquette monoplace, pas de roue de secours ni de jerrycan, simplifiée aux extrêmes.
Les marquages sont incontournables de cette époque avec l’étoile cerclée sur le capot en évidence. Des surlignages blancs sur les extrémités du pare choc et le long des ailes avant sont d’origine. Parfois et à l’instar de la fameuse Dinky 24M (40 g seulement !), une petite étoile figure après le passage de roue arrière. D’autres spécimens ne semblent rien arborer au niveau de ces marquages d’identification. Pochoir et tampon à la peinture sont les deux techniques de l’époque.
En prenant les cotes d’une vraie, nous avons trouvé qu’elles se situaient pour l’une (MAYFLOWER) à l’échelle d’environ 1/38ème (dimensions : L : 8.9 cm x l : 3.9 cm x empattement : 5.9 cm) et l’autre, dans un gros 1.42ème approximatif, très proche du 1 :43 (dimensions : L : 8 cm x l : 3.6 cm x Empattement : 4.8 cm). Les échelles données sont toutes relatives, aucune des cotes relevées, ne correspond parfaitement aux dimensions réelles, c’est donc simplement une indication donnée pour les situer parmi les autres modèles de jeep, et la Dinky Toys 24 M sert de référence et de repère.
Il s’agit là d’une exception que ces modèles soient parvenus jusqu’à nous près de 70 ans après, les unes trouvées dans un lot, complètement par hasard sur un site de vente de particuliers, l’autre détenue par le petit fils de son acquéreur, qui l’acheta en 1946 en souvenir des libérateurs qu’il hébergea chez lui en 1944/1945. Il est possible de supposer aussi que la courte durée de vie de ces miniatures, fut en rapport avec leur prix de vente et la qualité qu’elles affichaient, dans une France en pleine reconstruction et dont le pouvoir d’achat se limitait le plus souvent, aux strictes nécessités alimentaires.
Jérôme Hadacek
Ajout de photos (8 janvier 2018) :
Parce que ces "petites vieilles" ont aussi droit à leurs heures de gloire...