-16 avril 2016 :
Chimère, élucubration d’ingénieurs, prototype avorté, nul ne saura mais cette maquette provient bien de chez GIAT et pose mille interrogations !
Il s’agit d’une modèle au 1:10 de plus de 25kg, représentant un AMX 10P monté d’une tourelle THOMSON « Sabre » bitube de 30mm.
A l’origine, il aurait été question de remplacer l’AMX 13 bitube à tourelle SAMM de 30mm avec système radar « Oeil Noir », par une version plus modernisée. Entre temps, l’apparition des missiles sol/air et l’accroissement de la vitesse et de l’altitude des jets militaires, rendit ce matériel obsolète.
De plus, la cadence de tir ne devait pas excéder 900 coups avant de changer les doubles tubes (d’où les tubes de rechange placés à l’arrière de l’AMX 13 et bien figurés par Solido d’ailleurs). Au delà, le rainurage des canons était entamé et rendait le tir approximatif voire complètement imprécis au fur et à mesure de l’amplification l’usure. Sachant que les canons Oerlikon ou Hispano Suiza pouvaient tirer 650 coups/mn X2.
D’autre part et compte tenu de la masse et de la lourdeur de la tourelle THOMSON plus habilitée à être sur un châssis de X30 comme ce le fut proposé pour remplacer le modèle saoudien équipé lui, du système de détection « oeil vert » et repris sur les tourelles Thomson « Sabre », elle fut également montée à titre d’essais sur Centurion et Chieftain britannique et un Kurassier autrichien, sur AMX 10RAA, et sur remorque shelter tractée Creusot Loire……En revanche sur un châssis d’AMX 10 P avec caisse en aluminium, nous sommes en droit de nous poser la question de la résistance de cette dernière à la masse de la tourelle…6,5t? Même si en effet l’armement n’est pas très lourd et équilibré par le radar en position arrière (rétractable sur la maquette ), la tourelle est une caisse vide alourdie par l’optronique de visée et les munitions en nombre embarquées.
La maquette est un monobloc pesant taillé dans de l’altu glass massif et rapporté de tous les éléments très réalistes y compris les bâches et filets, dans du vrai tissus peint. Les chenilles en métal sont articulées maillon par maillon avec leur patin caoutchouc pour la circulation sur route. La tourelle est mobile en site et en azimut et le radar est repliable dans la découpe échancrée à l’arrière de la tourelle, et maintenu par une clavette à double positionnement. On remarquera cette fois l’absence de coffre de nuque de stockage de radar comme c’était le cas pour les AMX 13 et 30.
Nous ignorons le fabricant de ce modèle que l’on pourrait attribué à INTERMAQUETTES, puisqu’il correspond à l’époque d’influence du maquettiste chez GIAT (M. LOISEAU viendra que plus tardivement et POLYMAQUETTES était plus en relation avec ACMAT et RVI/SMS pour les VAB). Mais au final il s’agit véritablement d’une pièce unique qui ne vit jamais le jour, pas même en dessin, ni en documentation publicitaire…alors de là à penser qu’il pourrait aussi s’agir d’un montage de fortune chez THOMSON, d’une de leurs maquettes de tourelle sur un ex AMX 1P (P pour transport de personnel…les portières arrières sont toujours présente alors que le puits de la tourelle empêcherait tout accès!!??)…il n’y aurait qu’un pas pour l’imagination !
Jérôme Hadacek
Voir aussi :
Collector : AMX-10 RAA au 1:32 (par Jérôme Hadacek) -
2 mai 2015 : Sauvetage d'une maquette industrielle qui trainait au fond d'un carton avec des pièces éparses. Une fois le tout rassemblé, nous avons découvert un rare prototype d'AMX 10 RAA (Rou...
http://www.milinfo.org/2015/05/collector-amx-10-raa-au-1-32-par-jerome-hadacek.html