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-7/29 septembre 2022 :
Les militaires Kyosho
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(par Thomas SEIGNON)
1/ Un peu d’histoire
Fondée le 10 octobre 1963 à Tokyo (quartier de Chiyoda) par M. Hisashi Suzuki, Kyosho se distingue d’emblée par la production de modèles réduits de bateaux d’avions et, bien sûr, de véhicules.
La petite entreprise rencontre rapidement le succès et va progressivement s’agrandir à la fin des années 60s.
Kyosho se distingue très vite par ses innovations, en particulier dans le domaine de la radio commande en lançant les premiers modèle de véhicules radiocommandés en 1970.
Elle est depuis devenue une référence en la matière et n’aura de cesse de se rapprocher du monde de la course automobile à l’échelle 1 en sponsorisant par exemple l’équipe de formule 1 Brabham Yamaha en 1991.
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A partir de 1992 apparaissent les premières miniatures automobiles en métal coulé (« Die-Cast ») et la firme fait flèche de tout bois en s’attaquant simultanément et/ou successivement à plusieurs échelles, du 1:8 au 1:64 en passant par le 1:12, le 1:18 ; le 1:43, et le 1:50 , pour ne citer que l’essentiel.
En 2005, le succès international de la marque japonaise dans le domaine des modèles RC lui permet d’ouvrir une branche aux États-Unis.
Kyosho n’en néglige par pour autant les modèles statiques dont le niveau de détail, quelle que soit l’échelle, reflète l’attention porté par les Japonais à l’exactitude et à la précision.
En 2010, à la mort du fondateur à l’age de 73 ans, c’est son fils, M. Akihisa Suzuki, qui poursuit l’aventure d’une affaire de famille devenue un des leaders mondiaux de la miniature... et dont les modèles sont pour l’essentiel « made in China » !
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2/ Le point de vue d’un collectionneur
Orientée plutôt sur les véhicules de sport ou haut de gamme, la production Kyosho n’a pas de quoi, à priori, enthousiasmer le collectionneur de véhicules militaires.
On y trouve certes de très beaux modèles civils, en particulier au 1:18 et au 1:64, mais pour ce qui est du militaire, c’est le désert... ou presque !
En cherchant bien et entre le 1:43 et le 1:64, on peut trouver quelques modèles qui méritent notre attention.
Ils s’articulent autour de deux séries qui, sauf erreur de ma part, n’ont malheureusement pas fait l’objet d’un développement particulier.
La première remonte à 2012. Elle comporte 10 véhicules regroupés dans une boîte appelée « military vehicles » déclinés de la série « minicar collection » qui comporte plus de 1000 références à l’échelle constante du 1:64. Il s’agit en fait de 5 véhicules (3 japonais et 2 américains) reproduits dans deux versions de camouflage ou de marquage différentes.
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Ce sont de très beaux modèles qui bénéficient d’un haut niveau de détail.
La seconde est plus récente (à partir de 2014) et reflète bien l’expertise de Kyosho en matière de RC. Il s’agit d’une série de trois chars (deux japonais et un américain) qui sont reproduits à une échelle « intermédiaire » (1:60) et qui peuvent devenir mobile grâce à
!
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Évidemment cela à un impact sur le réalisme de la reproduction du train de roulement et des chenilles, mais le reste est plutôt bien rendu.
Chaque engins est reproduit à raison de trois exemplaires qui diffèrent par les schéma de camouflage proposés.
Reste le problème de la disponibilité de ces deux séries dans nos contrées !
3/ Les séries militaires
La série intitulée « military vehicles » au 1:64 comprend :
-six véhicules des JGSDF, à savoir 2 X Komatsu KU 50W « Kei-Soko-kidosha » (LAV - véhicule blindé léger) avec camouflage différent, 2 X Mitsubishi type 73 1/2 t. 4x4 avec marquage différent, 2 X Toyota « Kohkidosha » (haute mobilité) 4x4 avec camouflage différent
-quatre véhicules américains qui sont 2 X HMMWV M 1025 4x4 avec camouflage différent et deux Ford M 151 A2 « MUTT » avec camouflage différent.
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La série des chars pilotables au smartphone comprend 2 chars des JGSDF, à savoir le Type 90 et le Type 10 qui se déclinent en trois versions de camouflages différents.
-char Type 90 :
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-char Type 10 :
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La série des chars pilotables au smartphone comprend aussi un char américain, en l’occurrence le M1A2, également proposé avec trois types de camouflage.
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Au bilan, les engins japonais de ces séries ont le mérite de donner une touche d’exotisme à une collection associée à un haut niveau de finition (surtout pour la série au 1:64).
Pour l’excellence en matière de matériel en provenance du pays du soleil levant on peut toujours se tourner vers des marques comme Hiko Seven, Island ou Mono Chrome... mais pas au même prix !
*****
Revue des troupes :
La collection « military vehicle » de la série minicar arrive normalement chez le détaillant sous la forme d’une boîte qui comporte l’ensemble des dix véhicules.
La boîte permet de visualiser l’ensemble des modèles qu’elle contient.
Chaque modèle dispose d’un boîtage individuel mais non spécifique.
C’est systématiquement le 4X4 Mitsubishi M 73 qui est représenté sur l’une des faces de la boîte individuelle.
L’autre face présente l’ensemble de la collection.
A partir d’une boîte individuelle, il est impossible de savoir quel modèle elle contient...
Chaque modèle est vissé sur une base nominative en plastique noir et est protégé par un blister.
Une carte explicative est également fournie ; elle se compose d’un côté de la photo du modèle accompagnée d’un court texte (en japonais, évidemment !) et de l’autre côté de la photo des deux versions du même modèle.
En revanche les modèles ne sont pas référencés individuellement.
Commençons par le Mitsubishi M73 dans sa version exempte de marquage.
On note immédiatement la finesse de reproduction de ce véhicule (version M 73 « Shin » sur une base de Mitsubishi Pajero) qui comprend de nombreuses pièces rapportées ainsi que des roues spécifiques.
On distingue également un intérieur détaillé. Les plus exigeants pourront toujours regretter l’absence de plaques d’immatriculation !
les marquages de la seconde version sont spécifiques du JIRSG (Japanese Irak Reconstruction and Support Group) envoyé en Irak entre 2004 et 2006.
Bien qu’exclusivement humanitaire, cette mission extérieure a constitué une première pour les forces terrestre japonaises depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale.
Entrés en service en 1996, ces véhicules ont été récemment remplacés au sein des JGSDF.
lndéniablement inspiré du « Humvee », le Toyota BXD 10 est la version militaire du « mega cruiser » (BXD 20) et entre en service à partir de 1996.
On note les vitres de bâche plissées, le réalisme des roues ou encore les feux rapportés qui confirment la qualité du modèle.
Le gabarit exceptionnel de l’engin au regard des normes japonaises a conduit à l’échec commercial du « mega cruiser », trop lourdement taxé (au Japon, les taxes prennent en compte la taille de votre véhicule).
La version camouflée bi ton est parfaitement réaliste et correspond au schéma standard en usage au sein des JGSDF.
Compte tenu de l’effort fait sur le détail de l’intérieur, on regrette de ne pas avoir une version débâchée.
Là encore pas de plaques d’immatriculation... mais n’oublions pas que nous sommes au 1/64ème.
Le KU 50W de Komatsu s’inspire quant à lui du VBL Panhard, mais en version survitaminée !
Kyosho a parfaitement saisi les dimensions d’un engin très caractéristique des JDSDF puisque son unique utilisateur.
Mention spéciale pour le rendu des roues et des feux arrière.
Les premiers Komatsu LAV entrent en service en 2002.
Comme pour le Toyota, la seconde version ne se distingue de la première que par son camouflage, au demeurant crédible.
On comprend le surcoût induit, mais on regrette vraiment que Kyosho ne se soit pas investi dans une version plus nettement différenciée (avec tourelleau et kit de chargement supplémentaire, par exemple).
L’incontournable « Humvee » (HMMWV) est représenté dans sa version de base M 1025 « armament carrier ».
Il entre en service en 1985 et son camouflage trois tons centre Europe est parfaitement rendu par Kyosho.
Encore un modèle très convaincant à cette échelle...
Pour les amateurs de gros modèles, Kyosho propose aussi le « Humvee » au 1/18.
Le même modèle en jaune sable fait bien sûr penser à la première guerre du Golfe qui a contribué à la réputation du véhicule.
Du coup, un minimum de marquage adapté aurait permis de mettre en valeur le « camouflage » monochrome du modèle, à l’image de la version JIRSG du 4X4 Mitsubishi. Dommage...
La M 151 A2 est peut-être le plus beau modèle de cette série ne serait ce que parce que son aspect ouvert permet de juger du niveau de détail atteint par Kyosho (tableau de bord, leviers de vitesse, poste radio...).
Cela ne fait que renforcer notre frustration au regard de l’absence totale de marquages.
Même avec ce camouflage trois tons dont j’ai du mal à tracer l’origine, le modèle reste remarquable.
Une fois de plus, on aurait aimé une version débâchée, mais il faut savoir se contenter de ce que l’on a.
Or, grâce à Kyosho, on dispose certainement d’une des plus belle reproduction de ce véhicule disponible sur le marché.
La série « pocket armor » est caractérisée par un boîtage particulier en carton fort avec trois fenêtres qui permettent de visualiser le produit.
Il comporte également de nombreuses indications qui font référence au fonctionnement du modèle via une application sur smartphone (moyennant la mise en place de piles).
On trouve également, en cherchant bien, que l’échelle retenue est le 1/60ème. Sur un des côtés de la boîte on découvre la référence et le type de camouflage du modèle (3 options).
On trouve à l’intérieur, après une procédure d’ouverture plutôt complexe, le mode d’emploi de la connexion (dont une version française).
L’engin lui même est fixé sur sa base par deux vis plus ou moins cruciformes.
Bref, un boîtage peu pratique mais qui protège bien le modèle...
L’armement de superstructure est fourni dans un sachet individuel.
Pour le type 90 et me M1, Kyosho ajoute une grappe de pièces d’« environnement » en plastique injecté.
En cas d’usure excessive des chenilles sur le tapis du salon, un jeu de rechange est également fourni !
Le Type 90 entre en service en 1991. Il ressemble dans son agencement général au Léopard 2, dont il adopte le canon (Rh 120 L 44 de Rheinmetal).
En première approche, le modèle restitue fidèlement l’original, surtout avec cette version de camouflage bi ton standard au sein de l’armée de terre japonaise (REF 69030 C).
La chenille est moins convaincante, mais elle est avant tout fonctionnelle (liée à la motorisation miniature, donc à ne pas forcer !).
La version sable du type 90 (REF 69030 D) permet plus facilement d’identifier le principal défaut du modèle : le train de roulement comporte un galet de trop par rapport à la réalité (7 au lieu de 6).
En fait Kyosho a standardisé le train de roulement du type 90 avec celui du M1, ce qui est dommage au regard des efforts faits par ailleurs.
La teinte sable relève peut être d’un exemplaire présenté sur un salon !? Ce dont je doute fort...
Sur cette troisième version du Type 90 (REF 69030 G), Kyosho adopte une camouflage bi ton différent des teintes réglementaires qui, même très délavées auraient sans doute un autre aspect !
Peut-être ne faut-il y voir qu’une façon de différencier les équipes qui vont s’affronter sur le tapis du salon par smartphones interposés !
On retrouve sur le char type 10 la qualité et le niveau de détail du type 90.
Ce char de dernière génération entre en service début 2012. Sans remplacer le type 90, il est plus léger (environ 43 t) et plus agile.
Ce camouflage bi ton brun/terre est à nouveau et logiquement proposé (REF 69040 C).
Pour des raisons de standardisation la chenille souple est la même que celle qui est montée sur les deux autres modèles.
Comme pour le type 90, la teinte sable va très bien au Type 10, mais relève sans doute plus du marketing que de la réalité (REF 69040 D).
Les marquages sont d’ailleurs identiques à ceux appliqués sur le Type 90.
Par ailleurs, la taille comparable du modèle par rapport au type 90 me donne l’impression qu’ils ne sont pas exactement à la même échelle, le Type 10 étant normalement plus compact que le Type 90 !?
Avec son Type 10, Kyosho a respecté un train de roulement à 5 galets de grande dimension, conforme à la réalité.
C’était sans doute possible de le faire également pour son type 90, mais j’ai la nette impression que la clientèle actuelle va plus s’intéresser aux performances de l’engin piloté à distance qu’à ce type de « détail ».
Je n’insiste pas sur ce camouflage bi ton, aussi peu réaliste ici (REF 69040 G) que sur le type 90.
Un bariolage hivers à base de blanc lavable aurait été aussi original et surtout plus convaincant.
Tout en restant très bon, le niveau de détail me semble moins poussé sur le M1 A2 que sur les chars japonais.
Cette version camouflée trois ton « OTAN » est néanmoins crédible et bénéficie d’une peinture soigneusement appliquée (REF 69050 C).
On regrette néanmoins l’absence totale de marquage.
En ce qui concerne le M1A2, cette version sable est parfaitement réaliste (REF 69050 D).
Le seul marquage prend la forme d’un V inversé, typique des opérations menées dans le Golfe Persique.
L’armement de superstructure est, là encore, proposé sous forme de pièce rapportées.
Le vert uni est également une option crédible pour le M1A2 (REF 69050 G).
Kyosho aurait sans doute pu nous gratifier des antennes radio sur l’ensemble de ces modèles, mais l’équilibre à trouver entre un jouet fonctionnel et un modèle réduit statique est toujours difficile.
Reconnaissons que dans le cadre de cet exercice, Kyosho s’en sort plutôt bien.
La cerise sur le gâteau... ; cette Mazda « Cosmo » sport au 1:43 (REF 03102 C) remonte à 1999 et fait référence à une série télévisée japonaise des années 70s (MAT) dans laquelle les héros se déplacent tous dans le même modèle de véhicule dont l’apparence correspond plus ou moins à leur activité de la vie courante !
Kyosho a reproduit l’ensemble de ces Mazda, dont celle qui appartient à un militaire, d’où ce camouflage bi ton s’approchant de celui de l’armée de terre japonaise… mais c’est bien la seule chose de réaliste !
Le très haut niveau de détail du modèle nous fait regretter que Kyosho ne se soit apparemment pas intéressé à de « vrais » modèles militaires à cette échelle !
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