
La police du ciel des trois pays Baltes est actuellement assurée par la France dans le cadre de l'OTAN. Des camions rouges jouxtent les Mirage 2000 sur la piste de la base de Siauliai, en Lituanie. Le détachement français est en effet composé de l'Escadron de sécurité incendie et sauvetage (ESIS), les pompiers de l'armée de l'air. Zoom sur cette spécialité avec le major Didier Dibon, commandant de l'ESIS.
Quelle est la mission des pompiers de l'armée de l'air sur Air Baltic ?
Depuis notre arrivée le 27 décembre dernier en Lituanie, 11 pompiers de l'air assurent la sécurité incendie de la zone du détachement français, ainsi que le sauvetage des pilotes si besoin. A chaque alerte, une équipe de cinq pompiers se positionne près de la piste, avec un véhicule secours aéronautique (VSA). Nous ne sommes par contre pas venus avec notre matériel d'extinction incendie en raison des conditions météorologiques. En janvier, les températures sont tombées jusqu'à – 28 °. Les véhicules mousse aérodrome (les VMA, dédiés à une extinction incendie, ndlr) auraient beaucoup trop souffert. En accord avec les autorités lituaniennes et chaque pays de l'OTAN, c'est eux qui assurent cette partie.
Pourquoi les pompiers lituaniens n'assurent pas vos missions ?
Parce qu'il n'y a que les pompiers de l'armée de l'air qui sont habilités à extraire les pilotes en cas d'accident d'avion ; que ce soit en opération extérieure ou sur le sol français. En cas d'accident, après l'extinction de l'incendie et le refroidissement de la cabine du pilote, deux cas se présentent : nous sortons le pilote normalement par la cabine ou il faut le désincarcérer.
Dans le premier cas, nous ouvrons le cockpit, nous lui mettons une jaquette de contention et nous le sortons de l'appareil avec l'autorisation du médecin militaire.
Si le crash est sérieux et que l'aéronef s'est retourné, il faut alors pratiquer une ouverture latérale de la largeur d'une porte au niveau du poste de pilotage. C'est une opération difficile qui nécessite un outil spécial, « coupe longeron », car le pilote est prisonnier de la structure de l'avion. Heureusement, nous n'avons eu pour l'instant à déplorer aucun accident.
Combien l'armée de l'air a-t-elle de pompiers ?
Nous sommes au total 1 900, répartis sur une trentaine de bases aériennes. Pour Air Baltic, comme pour toutes nos opérations extérieures, et afin de garder toutes nos unités opérationnelles en France, nous venons de différentes bases : Metz, Villacoublay, Taverny, Saint Dizier, Creil, Mont-de-Marsan et Lyon. Chaque pompier reçoit une formation initiale, puis complémentaire pour se spécialiser, au Centre de formation des techniciens de la sécurité de l'armée de l'air, le CFTSAA, sur la base aérienne 120 de Cazaux (Gironde). Notre commandement, la Brigade aérienne des forces de sécurité et d'intervention (BAFSI), est implanté sur la base aérienne de Metz.
Source :
http://www.defense.gouv.fr/defense/articles/les_pompiers_de_l_armee_de_l_air_sont_les_seuls_a_pouvoir_extraire_les_pilotes_en_cas_d_accident_d_avion