-20 octobre 2014 :
Pour compléter l'article de Jérôme sur les camouflages Daguet, voici deux photos de la moto Cagiva de Vincent (Kakikar) :
"Pour faire suite à l'article de Jérôme sur la peinture Daguet, voici deux photos du seul véhicule de l'armée de terre ayant participé à l'opération Daguet et qui officiellement ne possède pas de livrée camouflée : j'ai nommé la moto Cagiva 350 T4, qui est toujours en service dans notre armée depuis.
Voici ma Cagiva que j'ai entièrement refaite en début d'année selon les photos de l'époque Daguet".
-19 octobre 2014 :
Camouflage Daguet
par Jérôme HADACEK
Beaucoup de véhicules sont illustrés avec un camouflage pseudo « Daguet » dont on a l’impression que le peintre officiel de l’armée, était Zorro !
Petit retour sur…Daguet…
Projeter une division complète avec tout le matériel à plusieurs milliers de kilomètres de l’hexagone n’était pas une mince affaire, tant au niveau technique que logistique. Déjà dans les années 1990, l’armée souffrait de quelques restrictions budgétaires et la remise en peinture d’autant de véhicules, était couteuse.
Beaucoup de régiments avaient perçu les stocks de peinture et attendait le coup de sifflet définitif de l’Etat major pour remettre en couleur les véhicules seuls, destinés à l’opération extérieure. Par manque de temps, la réalisation s’est déroulée jour et nuit avec un relai des hommes et sans prendre le temps d’un fignolage même si les plans d’uniformisation des camouflages, devaient être respectés. Ainsi peut on voir (ci-joint photo), des jeep HOTCHKISS M201 bariolées jusque sur les sièges et banquettes !
Rappelons que le manuel technique de camouflage de l’armée française, donne des directives strictes pour les plans de bariolages ( le terme de "camouflage" revêt l’ensemble des artifices destinés à dissimuler un engin). Pour les 3 tons Europe, systématiquement les angles de l’engin seront en noir pour casser la forme géométrique.
Pour les couleurs désertiques puisqu’il s’agit du vrai terme, le vert et le noir laissent place au sable uni. Le brun conserve son emplacement dans une teinte plus chocolat et moins brun rouge que sa variante européenne.
Un peu d’observation des photos de véhicules bariolés dans ces couleurs, vous montreront des tâches plus ou moins arrondies ou des bandes larges aux courbes sinueuses. Il ne s’agit en aucun cas de fines zébrures à la Zorro, doublées par le sergent Garcia ! De plus, les tâches sont discontinues et ne se rejoignent que très peu souvent d’un côté à l’autre de l’engin. Toujours dans le but de casser les aspects anguleux d’un véhicule. Rappelons aussi que les traçages des camouflages d’après les plans, sont effectués à la craie, le contour y est déjà suivi au pistolet, puis enfin le remplissage de la couleur. C’est ce qui explique parfois que le contour est plus coloré ou plus « brillant » que la tâche centrale. Une marge de 10% est tolérée et donne ces petites nuances de contour des taches sur des véhicules similaires.
Je conseille à tous les Milinfistes, le N° 104 de STEEL MASTERS (La peinture de camouflage des véhicules de l’armée de terre française aujourd’hui) et l’ouvrage Peinture de guerre, un siècle de camouflage de l’armée française aux éditions du Barbotin.
L’exemple de la Jeep HOTCHKISS M201 peut faire sourire, mais quelques unes furent envoyées dans le Golfe à la grande stupéfaction de nos alliés américains, à cheval entre le rire moqueur de voir rouler aux côtés de leur HUMMER, un véhicule de l’esprit 1944 de leurs grands pères et la nostalgie de ce véhicule emblématique de la libération.
Juste après cette dernière sortie, l’armée française prit la décision de toutes les réformer jusqu’en 1993 pour certaines !
En comparatif, ma M201 refaite aux couleurs l’armée dans ces années et une WILLYS/HOCHKISS M201 sauvegardée par Denis LE PRIOL de Jeep Village (jeep bâtarde marquée ITM). Observez la similitude des emplacements des tâches brunes.
Observez la nuances des tâches sur un même véhicule. Renault TRM 4000 LOT 7 :
Maquette industrielle d’AMX 30 155 AuF1 au 1:32 traitée en camouflage désertique :