La firme FMC de San Jose (Californie) s'est depuis longtemps illustrée dans la fabrication de véhicules d'infanterie avec, entre autre, la production dès le milieu des années cinquante du blindé chenillé de transport de troupes M59. Plus perfectionné que son prédécesseur le M75, cet engin dont la forme annonçait celle du futur M113 souffrait cependant de sérieux défauts. A cette époque, les autorités militaires américaines s'intéressaient par ailleurs à des véhicules plus légers et aéro transportables. Elles commandèrent donc deux séries de prototypes répondant à ce besoin, l'une à coque d'acier (T117), l'autre à coque d'aluminium (T113). C'est ce dernier modèle qui fut retenu après essais et qui entra en 1960 à l'inventaire de l'US Army sous l'appellation M113. Depuis lors, les chaînes de San Jose ont produit plus de 75 000 engins de plus en plus perfectionnés vendus à une cinquantaine de pays. La firme OTO Melara de la Spezia a par ailleurs fabriqué plus de 4 000 M113 sous licence pour le compte de l'armée italienne et d'autres pays de l'OTAN. Le modèle d'origine était propulsé par un V-8 Chrysler à essence qui développait 209 ch (156 kW) pour une vitesse de pointe de 64 km/h sur route une autonomie de 322 km. Par la suite des versions améliorées firent leur apparition. Elles se distinguent de l’engin initial par, entre autre, le remplacement du moteur à essence par un diesel Detroit Model 6V-53 de 215 ch (160 kw) qui permettait de couvrir jusqu'à 483 km avec le plein. Tous les membres de la famille M-113 sont conçus de façon identique. La coque est en aluminium corroyé. Le pilote est assis à l'avant gauche, moteur sur sa droite. Le chef de bord est au centre. Il dispose de cinq périscopes et son tourelleau peut pivoter manuellement sur 360°. La mitrailleuse est du modèle standard M2 HB de 12,7 mm, avec cent coups prêts à l'emploi. Beaucoup d'utilisateurs, comme par exemple l'Australie, la Suisse, et la Norvège, ont pour des raisons évidentes de protection du chef de bord contre les éclats d'obus et les tirs d'armes légères, remplacé cet équipement par une véritable tourelle montant une mitrailleuse ou un canon. Les dix fantassins transportés avec armes et bagages prennent place à l'arrière. Ils sont assis cinq par cinq et face à face sur des bancs latéraux. L'accès au compartiment se fait par une rampe à mouvements assistés ouvrant dans la partie postérieure de la coque, laquelle est également percée d'une porte de secours. La suspension est du type éprouvé à barres de torsions. Elle comporte cinq roues de route à bandages caoutchoutés de chaque côté. La poulie tendeuse est à l'arrière, le barbotin à l'avant. Il n'y a pas de galets supports. Le M113 est totalement amphibie, moyennant une rapide préparation (montage d'une ailette stabilisatrice et branchement des pompes de cales destinées à évacuer les infiltrations d'eau). Sa propulsion aquatique est assurée par les chenilles à une vitesse de 5,8 km/h. Il peut traverser les lacs et les rivières à courant moyen, mais le point d'accostage doit être choisi avec soin, car il ne peut gravir seul des berges escarpées. Comme il est d'usage, le fabricant propose une gamme complète d'accessoires : système de protection NBC, appareils de vision nocturne, sur blindage, jupes de flottaison, chauffage pour le bloc moteur et l'habitacle, kit de conversion en véhicule sanitaire, lame de terrassement, boucliers de mitrailleuse… La famille M113 compte probablement plus de dérivés que toute autres au monde. Ils se rangent en deux grandes catégories : ceux qui sont basés sur la coque du M113 proprement dit, adaptée à des configurations diverses, et ceux qui font appel au châssis du chenillé transport de fret M548, lui-même dérivé du M113. En outre, de nombreux pays ont fait subir au modèle de base des modifications plus au moins importantes pour l'adapter à leurs besoins propres. C'est le cas de l'Allemagne et d'Israël, qui sont les principaux utilisateurs du M113 après les Etats-Unis. Source principale pour cet article : http://armyreco.ifrance.com