Seconde partie : la Sécurité civile...
Placée sous l'autorité d'un préfet, elle compte dans ses rangs 2500 personnels civils et militaires répartis sur 60 sites, dont le siège d'Asnières-sur-Seine.
Au quotidien, ils soutiennent l'action locale des sapeurs-pompiers, des bénévoles, des associations, des préfectures et des mairies.
Dans les situations d'urgences, cette mosaïque de personnels et de compétences agit de concert avec les autres ministères notamment ceux de la Défense, de la Santé, de L'environnement et des Transports pour mobiliser les experts et les matériels spécialisés.
Ces hommes et ces femmes portent parfois les couleurs de la France à l'étranger à la demande d'un pays sinistré par une catastrophe naturelle.
Après la promulgation de la loi de modernisation de la Sécurité civile du 13 août 2004, la DSC s'est adaptée pour être en phase avec son temps. Le citoyen est désormais le premier acteur de la Sécurité civile.
La DSC s'articule autour de quatre pôles de compétences :
Les services opérationnels nationaux
Les sapeurs-pompiers et les autres acteurs du secours
La gestion des risques
L'administration et la logistique
Le directeur de la Sécurité civile s'appuie également sur trois entités spécialisées et un établissement public :
L'inspection de la Sécurité civile, au service des SDIS et des acteurs du secours
La mission des relations internationales (MRI), dans un contexte géopolitique international complexe où aucun pays ne peut faire face, seul, à une crise majeure
L'école de formation des officiers de sapeurs-pompiers (ENSOSP), établissement public de l'Etat.
B) Les formations militaires de la sécurité civile
En 1968, le Général de Gaulle décide, en conseil de Défense, de créer des unités militaires de sécurité civile dans le cadre de la défense civile.
Au cours des vingt années qui suivent les UISC n° 1, 5 et 7 sont créées à Nogent-le-Rotrou (Eure et Loir), à Corté (Haute-Corse) et à Brignoles (Var).
Le 24 mars 1988, est créé le commandement des formations militaires de la sécurité civile (ComForMiSC) dont le chef, officier général de l'armée de terre, est l'adjoint militaire du directeur de la défense et de la sécurité civiles.
Simultanément les unités d'instruction de la sécurité civile prennent l'appellation d'unité d'instruction et d'intervention de la sécurité civile (UIISC). Elles sont alors placées sous l'autorité du commandant des formations militaires de la sécurité civile.
Le 5 juillet 1990, le chef d'état-major de l'armée de terre remet le drapeau des formations militaires de la sécurité civile à leur commandant en présence des ministres de l'Intérieur et de la Défense.
-L'UIISC 1
Basée à Nogent le Rotrou, l'unité d'instruction et d'intervention de la sécurité civile n° 1 est créée en 1978. Elle compte un peu plus de 650 hommes, dont 45 officiers et 129 sous-officiers de carrière ou sous contrat.
Commandée par un chef de corps, assisté d'un commandant en second, elle est constituée d'une compagnie de commandement et de logistique, de trois compagnies d'intervention dont une à caractère technologique, et d'une compagnie d'instruction.
Hormis le chef de corps et les commandants de compagnie dont le séjour est limité au temps de commandement, les cadres passent entre 4 et 8 ans à l'unité. Ils proviennent d'horizons divers, 75 % appartiennent à l'arme du génie. Tous sans exception reprennent la formation de base du sapeur, jusqu'au brevet ou brevet supérieur pour certains.
En plus de leurs missions de soutien et d'aide à la décision, l'état-major et la CCL fournissent un PC sur le terrain et un soutien logistique. Ses hommes participent à la lutte contre les feux de forêt et au secours aux victimes.
La CCL arme ainsi un groupe cynophile de 6 chiens formés selon une méthode alliant la résistance physique, le courage et l'obéissance.
Les engagés volontaires de l'armée de terre (EVAT) et les volontaires (VDAT) acquièrent en son sein une double qualification. Une formation militaire générale et une formation de spécialiste. La première a pour finalité de donner à chacun les connaissances et les moyens liés à son statut militaire. La deuxième leur permet de posséder les qualifications utiles à leur emploi futur. Cette formation est dispensée dans le domaine du secourisme et de la lutte contre les feux de forêt. Une formation à la conduite des véhicules est également assurée pendant cette période. À l'issue de leur phase d'instruction, les jeunes recrues sont affectées au sein des compagnies d'intervention ou dans les services de la compagnie de commandement et de logistique.
Bien que les trois compagnies d'intervention soient capables d'être polyvalentes en cas de nécessité, leurs missions demeurent spécialisées :
- deux compagnies ont pour mission la lutte contre les risques naturels,
- la 3e compagnie a pour vocation la lutte contre les risques technologiques tant dans le domaine radiologique que chimique.
Vivant à un rythme soutenu d'activités et d'interventions, les sapeurs composant ces compagnies acquièrent une formation et une expérience appréciables qui leur permettent, une fois leur contrat échu, de pouvoir servir dans les corps de pompiers civils.
Des moyens spécialisés
On dénombre à l'UIISC 1, 140 véhicules adaptés à toutes les interventions, 300 postes de radio fonctionnant en phonie, et cinq lots spécialisés : incendies, sauvetage-déblaiement, détection radiologique et chimique, traitement de l'eau, lots médicaux et chirurgicaux. L'unité assure l'entretien courant de ces matériels, puis elle est relayée par l'établissement de soutien opérationnel et logistique (ESOL) de sa zone géographique.
Une disponibilité opérationnelle permanente
En une heure, des éléments d'alerte d'un volume de 100 hommes peuvent être mis sur pied pour s'engager :
• en intervention feux de forêts ;
• en mission de sauvetage et de déblaiement ;
• dans un dispositif de lutte contre les risques technologiques ;
• en opération de soutien humanitaire, logistique ou médical.
En trois heures, ces éléments peuvent être renforcés significativement par un deuxième échelon du même volume.
À titre d'exemple, un sapeur servant en section d'intervention sera engagé 120 jours par an en intervention opérationnelle, qu'il s'agisse de la campagne de lutte contre les feux de forêts ou d'opérations de secours à victimes.
-L'UIISC 5
Créée en 1988, l'unité d'instruction et d'intervention de la sécurité civile n° 5 compte une cinquantaine d'hommes chargés d'accueillir, de commander et de soutenir des sections d'intervention "tournantes" provenant de l'UIISC 1 et de l'UIISC 7.
Commandée par un chef de corps, elle est constituée d'une compagnie de commandement et de logistique réduite.
Hormis le chef de corps, dont le séjour est limité au temps de commandement, les cadres passent entre 4 et 8 ans à l'unité. Ils proviennent d'horizons divers, 75% appartenant à l'arme du Génie. Tous suivent les stages pour obtenir les qualifications spécifiques nécessaires au service dans une unité de la sécurité civile.
Des moyens spécialisés
On dénombre en permanence à l'UIISC 5 environ 30 véhicules adaptés à toutes les interventions et 2 lots spécialisés (inondation, sauvetage-déblaiement), auxquels il faut ajouter les moyens des détachements venant du continent.
L'unité assure l'entretien courant de ses matériels. Elle est relayée par l'établissement de soutien opérationnel et logistique de la Valentine (13) pour les opérations dépassant ses compétences.
Une disponibilité opérationnelle permanente
L'UIISC 5 dispose en période hivernale de deux sections d'intervention "tournantes" venant de l'UIISC 1 ou de l'UIISC 7. De juin à septembre, au minimum six sections d'intervention sont mobilisées pour la campagne feux de forêts.
-L'UIISC 7
Créée en 1974, l'unité d'instruction et d'intervention de la sécurité civile n° 7 compte un peu plus de 660 hommes, dont 46 officiers, 131 sous-officiers de carrière ou sous contrat.
Commandée par un chef de corps, assisté d'un commandant en second, elle est constituée d'une compagnie de commandement et de logistique, d'une compagnie technologique et d'appui, de deux compagnies d'intervention et d'une compagnie d'instruction.
Hormis le chef de corps et les commandants de compagnie limités par un temps de commandement, les cadres passent entre 4 et 8 ans à l'unité. Ils proviennent d'horizons divers, 75% appartenant à l'arme du Génie. Tous sans exception suivent les stages pour obtenir les qualifications spécifiques nécessaires au service dans une unité de la Sécurité civile.
En plus de leurs missions de soutien et d'aide à la décision, l'état-major et la CCL fournissent un poste de commandement sur le terrain et le soutien logistique.
Ils sont également en mesure d'engager trois sections de marche afin de participer avec leurs hommes à des opérations de lutte contre le feu de forêts ou de secours à victimes aux côtés des autres compagnies.
Elle est constituée :
• d'une section légère d'intervention (héliportable) ;
• d'une section appui (engin) ;
• de deux sections d'intervention.
Elle intervient plus particulièrement contre les risques technologiques, tant dans le domaine radiologique que chimique, dans le cadre de l'organisation du terrain en zone contaminée ou pas, et par la mise en place d'éléments de reconnaissance héliportables dans les zones difficiles d'accès.
Elle dispose de véhicules de liaison tous terrains (VLTT), d'une vingtaine de fourgonettes mixtes et de poids-lourds, de deux porte-chars avec remorques, de deux tracto-chargeurs, de deux bulldozers, de deux cars 60 places, et d'une dizaine d'embarcations à moteur.
Elles sont constituées de trois sections d'intervention polyvalentes qui interviennent aussi bien sur les grands feux que sur les chantiers de sauvetage-déblaiement. Dans le cas particulier de l'UIISC 7, les sapeurs vivent au rythme soutenu des interventions et des campagnes feux de forêt.
Elles disposent chacune de VLTT, de fourgonettes mixtes, d'une douzaine de camions-citernes feux de forêt, de camions-citernes à grande capacité, d'une dizaine de PL, et de deux camions de dépannage.
C'est en son sein que l'on forme les sapeurs. Elle accueille les volontaires de l'armée de terre (VDAT) et les engagés volontaires de l'armée de terre (EVAT). Ils suivent tous une formation de deux ou trois mois au cours desquels ils améliorent leur forme physique, s'initient aux feux de forêt et au sauvetage-déblaiement, et passent éventuellement des permis de conduire. Les jeunes engagés acquièrent en plus une formation générale toutes armes.
Tout comme la compagnie de commandement et des services, la compagnie d'instruction est en mesure de mettre sur pied deux sections de marche pour participer à des interventions.
Des moyens spécialisés
On dénombre à l'UIISC 7 environ 200 véhicules adaptés à toutes les interventions, 300 postes fonctionnant en phonie et 4 lots spécialisés : médicaux, incendie, sauvetage-déblaiement et appui.
L'unité assure l'entretien courant de ses matériels, puis elle est relayée par l'établissement de soutien opérationnel et logistique de sa zone géographique.
Une disponibilité opérationnelle permanente
L'unité de sécurité civile, c'est aussi et surtout la disponibilité opérationnelle reposant sur le système d'alerte.
Le tiers des moyens est opérationnel dans les trois heures. Soit un détachement d'intervention catastrophe aéromobile (DICA), soit une compagnie feux de forêts ou élément de secours à victimes, accompagné de moyens de commandement, d'appui et de soutien.
Dans tous les cas la moitié des moyens est prête en 24 heures et la totalité en 48 heures. L'UIISC 7, est en intervention environ 150 à 200 jours par an. De juin à septembre, la totalité des moyens est mobilisée pour la campagne feux de forêt.
- Les détachements spécialisés
Le DICA est destiné à intervenir rapidement sur les lieux d'un séisme ou des effondrements d'immeubles.
Ses 60 hommes, spécialisés dans la recherche, la localisation, le dégagement et le traitement d'urgence des victimes sont souvent appelés en renfort à l'étranger où leurs compétences sont reconnues.
Deux DICA sont en alerte permanente, à l'UIISC 1 et à l'UIISC 7. Plusieurs DICA, civils ou militaires, peuvent être engagés simultanément, sur des sinistres importants.
Le DAMHo est mis sur pied par l'UIISC 7 de Brignoles.
Intervenant normalement en complément d'un détachement d'appui chirurgical, il le complète en assurant les traitements pré et post opératoires. Ces deux ensembles forment alors un élément de sécurité civile rapide d'intervention médicale (ESCRIM).
Cependant, le DAMHo peut être engagé seul afin de prodiguer des soins médicaux d'urgence aux blessés et éventuellement d'assurer leur hospitalisation pendant 48 heures.
L' UIISC 1 est, quant à elle, équipée d'un poste médical avancé (PMA), chargé du tri et des premiers soins avant évacuation vers des hôpitaux d'infrastructure.
Les accidents technologiques ou attentats (nécessitant parfois la mise en œuvre des plans gouvernementaux NBC) dans lesquels sont impliqués des produits chimiques ou radioactifs, imposent une réaction rapide avec des moyens spécialisés pour déterminer la menace avec précision. La compagnie technologique répond à ce besoin par la mise sur pied d'un détachement d'intervention technologique (DIT). Celui ci peut assurer les missions suivantes :
- évaluation des risques ;
- balisage de zone ;
- intervention en ambiance contaminée ;
- contrôle et décontamination des intervenants.
Dans certaines circonstances, le DICA peut bénéficier de l'appui du DIT.
L'ensemble du personnel suit une formation spécifique poussée.
En cas de pollution des réseaux d'eau, les UIISC sont en mesure de produire, de stocker et de distribuer de l'eau qualifiée buvable ou sanitaire.
Les moyens mis en œuvre permettent de traiter des eaux de toutes natures y compris saumâtres et/ou salées.
En cas de contamination par des toxiques ou des éléments radioactifs, le MDPH peut être envoyé sur tout le territoire comme renfort national des secours locaux. Il peut être mobilisé et acheminé en quelques heures avec son matériel (2,5 tonnes pour 20 m3 ) par route, rail ou air. Arrivés sur les lieux, les secouristes s'implantent en sortie de zone polluée ou avant l'hôpital local situé en zone saine (contrôlée).
Le MDPH est constitué d' une tente de 60 m2 à armature gonflable. À l'intérieur, les personnes blessées et contaminées sont prises en charge par une équipe médicalisée puis décontaminées en vue de leur hospitalisation.
Les formations militaires de la sécurité civile sont équipées d'une chaîne de décontamination employée dans le cas d'une agression chimique sur la population civile.
Elle permet la décontamination et le rhabillage de 1000 personnes valides et assure un flux de 100 personnes à l'heure.
Source : www.interieur.gouv.fr
Photo Acmat ACMAT TPK 435 luttre contre la pollution (UIISC n° ) : Philippe Lassarre
http://membres.lycos.fr/HLG/SP/ACMAT/acmat.html