-20/23 février 2022 :
TOURELLE NORD AVIATION SS11
(par Jérôme Hadacek)
C’est à travers une réalisation personnelle sur ACMAT 4.20 SS11 au 1:50, que j’avais évoqué la tourelle NORD AVIATION SS11 (voir photoscope ci-dessous et plus bas sur cette page).
Le système d’arme de missiles anti char SS11 a été proposé au sol mais aussi et surtout, sur différents supports véhiculaires.
D’abord destiné à être embarqué sur des bâtiments de la marine, c’est plus sur les véhicules à roues (jeep HOTCHKISS, AML PANHARD et ACMAT), puis les engins chenillés (AMX13 et projet sur M113) et enfin sur aéronefs (ALOUETTE II et III et projet sur FOUGA), qu’il trouva véritablement son emploi.
Des brochures d’époque détenues par un ancien ami passionné et une vraie légende de la chose militaire tous domaines confondus, m’ont été transmises par son fils.
Ses livres restent des ouvrages de référence, des souvenirs d’une passion déjà très envahissante depuis mon enfance.
Avec des évocations de ces documents conservés, j’espère prolonger modestement par un partage et une transmission positive, une partie de ce travail de toute une vie.
-Ajout du 23 février 2022 :
Quand Jérôme affirme quelque chose, je le crois volontiers...
D'abord parce qu'il est un ami et ensuite parce qu'il dispose d'une telle connaissance, d'une telle mémoire et d'une telle documentation, que ses propos sont rarement le fait du hasard ou de l'improvisation.
Voici encore un peu de documentation sur le missile S11, transmise par Jérôme :
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ACMAT 4.20 SMT SS11
Transformation personnelle 1:50
(par Jérôme Hadacek)
-15 juillet 2020 (ajout photos : 22 juillet) :
Bien qu’illustrés et présentés dans une robe sable comme ils furent vendus à l’armée libanaise, les exemplaires français, une fois affectés dans la pointe de l’Afrique, conservaient encore le vert OTAN en vigueur sur la métropole.
Dans ces années, l’armée française n’avait adopté aucun bariolage particulier pour les véhicules de la 13eme DBLE et les bandes sables ocrées étaient d’abord de la boue de latérite appliquée sous forme de larges bandes ou de grosses tâches.
Peu à peu, ce bariolage improvisé, laissa place à un camouflage spécifique à cette unité, avec une alternance de larges bandes sable ocrée appliquées sur le vert OTAN de base.
Dans les derniers temps, un vert pâle plus adapté au terrain pris la place du vert sombre. Aujourd’hui, l’uniformisation standardisée des bariolages selon la zone de déploiement, répond au camouflage désertique sable et brun, expérimenté depuis les opérations tchadiennes Epervier.
Ces options de peinture se présentaient donc pour terminer cet ACMAT SS11. J’ai opté pour les bandes sable ocré, très caractéristiques des vehicules en service à Djibouti. Après avoir appliqué un vert OTAN uniforme issu de la gamme BELTON MOLOTOW (photo N*5) qui offre une palette de coloris très étendue, j’ai tracé à l’aérographe des bandes ocre Dark Yellow XF60 de chez Tamiya, en m’inspirant des photos noir et blanc et couleur.
Des missiles SS11 inertes sont reconnaissables à leur tête peinte dans deux tons de bleu, masqués à la bombe aérosol puis polishés pour supprimer le léger ressaut des deux coloris.
Les marquages des missiles comme des containers, fait appel à des transferts à sec de chez Verlinden.
L’immatriculation ne correspond pas exactement à l’un des véhicules illustrés, cependant elle reste conforme au système militaire de ces années, avec un 2 pour l’armée de terre, puis l’année de mise en service et enfin le 3 pour les camions et tracteurs. Les numéros suivants représentent l’ordre d’immatriculation cette année là.
Sur l’aile avant gauche, une grenade du transport SNCF indique le chiffre 3 rouge caractéristique des années 1960/70. Il renseigne sur le nombre d’opérations importantes à effectuer sur le vehicule avant tout transport ferroviaire.
Si le petit symbole de missile bleu est parfaitement identifiable sur le retour gauche du pare choc, l’insigne à droite est plus incompréhensible. Représenterait il la forme geographique de la zone militaire de Djibouti dans un fin rectangle noir ?
Un projet de longue haleine, dormant depuis un certain temps avec une compilation des rares documents concernant cet ACMAT et ce système d’arme, et qui a pu voir sa concrétisation avec l’immobilisation forcée de ces derniers temps. Sûrement aussi l’un de mes préférés tant il est original et le maillon de transition entre les premiers VCOM et les VLRA de la marque de St Nazaire.
J. Hadacek
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-04 juillet 2020 (maj : 10/07/20) :
L’un des plus iconiques parmi les ACMAT, est sans nul doute la version tourelle NORD AVIATION et missiles anti char SS11 de l’AEROSPATIALE, produit à 11 exemplaires pour l’armée française, dont 6 essayés pour la Marine nationale à bord du patrouilleur « La Combattante ».
Les 5 restants, furent montés sur VLRA et envoyés pour essais à la 13ème DBLE, puis affectés au 5ème RIAOM de Djibouti.
En service pendant 5 années, ils furent retirés en 1976 pendant que d’autres exemplaires avaient été également livrés à l’armée libanaise.
Un certain Pascal BTR m’avait lancé le défi, comme le fit également en son temps, un autre Pascal B. mettant en doute mes capacités à réaliser des ACMAT. Depuis mon «avalanche » de VLRA, il a déserté les colonnes de Milinfo, sûrement ensevelis par le nombre publié (!?).
Aujourd’hui voici ce fameux VLRA de Djibouti, modifié sur des éléments de base de chez CEF Replex, ne conservant qu’un chassis complet de ce fabricant.
- La cabine est un modèle des premières series, à ailes inclinées et pare brise rectangulaire, n’aborant pas encore à cette époque, la grille de protection de calandre (heritage des VCOM)
- La caisse cargo est une transformation sur la base de la caisse du Lot 7 autrefois exécutée par Patrick COMELLI.
- Le pare choc est un élément à lui seul, hérité des anciens VCOM. Séparé en deux, il enchasse un tambour de treuil volumineux et un cadre à rouleaux guides câble.
- La tourelle NORD AVIATION adopte une forme inédite et très particulière, avec angles et pentes multiples qu’il est parfois compliqué de comprendre, si mon ami Christian D. n’avait pas volé à mon secours avec nombre de clichés complémentaires.
En dehors du faible blindage de la tourelle elle même, le véhicule porteur, n’offrait quant à lui, aucune protection. PANHARD avait donc proposé un montage sur son châssis d’AML. Des informations précieuses qui m’ont aidées à la conception du master...
Taillée et sculptée dans un bloc de résine massive, elle est agrémentée de tous les détails nécessaires et montée sur un puits de tourelle en section d’aluminium.
Ce dernier est également détaillé des couronnes de rotation boulonnées et de ses quatre piétements d’ancrage à la caisse.
- Les quatre rampes de lancement sont fixées sur des berces, elles mêmes attachées le long d’une platine de support verticale et oscillante en site.
- Un missile SS11 a été tourné et détaillé de ses propulseurs et mise à feu, pour ne former qu’un seul élément à dupliquer. Les seize ailettes ont été découpées une à une dans une fine bande de photodécoupe laiton.
- Accolé au dosseret de caisse, quatre ranchers servent à arrimer six caisses de transport des charges missile. Un master est sculpté et détaillé avant de le dupliquer au nombre voulu.
Une fois tous ces éléments confectionnés, moulés et dupliqués, il ne reste plus qu’à faire un assemblage partiel et à blanc pour en verifier l’harmonie complète entre eux.
Certains seront conservés séparément et peints individuellement avec l’ensemble du véhicule, l’étape prochaine qui fera l’objet d’une suite de cet ACMAT mythique.