-17 janvier 2020 (maj : 5/02/20) :
TOURELLE THOMSON « SABRE » - BITUBE ANTI AERIEN DE 30 mm
INTERMAQUETTES - 1:32
(pat Jérôme Hadacek)

Chapitre 1 : Engins chenillés
Au fil des articles publiés sur MILINFO, j’ai déjà évoqué à plusieurs reprises et par le biais de maquettes industrielles INTERMAQUETTES au 1:32, cette tourelle bitube de 30 mm réalisée dans les années 1980 par THOMSON sous l’appellation « SABRE ».

Destinée à moderniser la tourelle bitube de 30mm « Œil Noir » montée sur l’AMX-13 et l’AMX-30, conçu pour la défense anti aérienne du Royaume d’Arabie Saoudite (« Œil Vert »), la tourelle THOMSON « SABRE » fut proposée à bien d’autres pays en Europe et jusqu’aux USA.

Elle adopte un nouveau carénage blindé plus anguleux et résolument plus moderne que l’ancienne tourelle SAMM S401B très ronde, dans l’inspiration des années 1960. Le radar n’est plus rangé dans un coffre de nuque mais vient s’insérer dans une échancrure centrale arrière, protéger par le prolongement de deux coffres latéraux en nuque de tourelle.
Malgré une capacité d’adaptation polyvalente, ce nouvel armement ne rencontra aucun succès, largement supplanté par les missiles sol/air à courte portée et une concurrence féroce qui faisait rage dans les SPAAG (Self Propelled Anti Aircraft Gun).
Les propositions d’adaptation faites par THOMSON CSF furent multiples. De la remorque tractée comme défense statique sur base aérienne, à la revalorisation du vieil AMX 13, en passant par sa modernisation sur une base d’AMX 10P, avec en parallèle, les propositions de mise à niveau des anciens AMX 30 SA bitube de l’armée Royale Saoudienne (n° 4 sur la photo ci-dessous) :







Elle fut aussi suggérée sur le châssis à roues de l’AMX10, sous la dénomination RAA. (AMX10 Roues Anti Aérien).
De nombreux pays d’Europe expérimentèrent également la tourelle sur un de leurs châssis.

-En Allemagne, sur sPz1 MARDER (n° 5 sur la photo) avec une architecture de casemate quelque peu différente, et elle fut également testée sur une base à roues, identique à l’AMX 10RAA, avec un châssis HENSCHEL.


-En Autriche, c’est sur un châssis de char autrichien KÜRASSIER (n° 3 sur la photo) qu’elle fut expérimentée.



-En France (n° 2 sur la photo), des études avaient été menées pour remplacer l’AMX 13 bitube d’abord en adaptant la tourelle SABRE sur le châssis vieillissant, puis en imaginant une autre alternative avec un montage sur AMX 10P. Il est évident que ces éventualités semblent être restées qu’à l’état d’élucubrations d’ingénieurs, ne dépassant pas le stade de la maquette d’étude. La caisse en aluminium du X10P aurait elle résisté au poids de cette lourde tourelle ?



-En Grande- Bretagne, c’est sur un char plus lourd d'AMX 30 que fut adaptée la tourelle.
D’abord brièvement sur le CENTURION, puis pour de plus longs essais sur le châssis d’un CHIEFTAIN, avec adaptateur de couronne de tourelle (n° 6 sur la photo).





L’armée britannique préféra et adopta le système d’arme allemand monté sur le GEPARD avec un bitube latéral plutôt qu’en frontal, sur une tourelle massive de fabrication locale et prenant la dénomination de MARKSMAN.

Curieusement, c’est au moment où le projet fut abandonné, que la défense anti aérienne pris un regain d’intérêt. En effet, lors du conflit syro israélien, les chasseurs à réaction pour éviter la détection radar et le tir des missiles à courte portée, trouvèrent un espace aérien indétectable mais parfait pour le champ d’action d’une batterie bitube anti aérienne classique.
Les russes développèrent alors une arme redoutable avec le ZSU 23-4 « SHILKA », qui aussitôt relança le marché de ce type de système d’armes.
D’abord aux Etats-Unis, après des tentatives avec une tourelle THOMSON sur un châssis vieillissant de M48 :


Avant d'être repris ensuite avec une tourelle de fabrication américaine pour devenir le M247 Sergeant YORK :



Mais également sur base de LEOPARD sous le nom de Flakpanzer GEPARD. Depuis les missiles ont fait d’énormes progrès et le bitube anti aérien ne resta qu’une arme d’appoint.
A travers les engins évoqués, cet article est l'occasion d'effectuer un survol de chacun d’eux, par le biais d’une maquette au 1:32 de chez INTERMAQUETTES.


Pour la majorité d’entre elles, ces modèles représentent les projets essayés à l’échelle 1, à l’exception de quelques un dont je n’ai pu retrouver la documentation ou les photos d’essais.