Avec son 74ème numéro (novembre/décembre 2006), le magazine Histoire de Guerre rejoint le groupe Histoire&Collections.
Par la même occasion, le magazine change de ligne éditoriale pour se consacrer plus directement aux blindés et aux matériels français de la Seconde Guerre mondiale.
Mais plus que de longs discours, voici la présentation qui en est faite par François Vauvillier lui-même...
Histoire de Guerre rejoint Histoire & Collections !
Je suis particulièrement heureux de vous annoncer cette grande nouvelle. L’arrivée d’Histoire de Guerre au sein du Groupe de la République constitue un point de stabilisation considérable dans le tourbillonnement actuel de la presse spécialisée en histoire militaire.
Dans notre domaine, beaucoup de titres se sont créés ces dernières années, beaucoup de confrères ont cherché ou recherchent encore leur formule ou leur lectorat. Certes, « le soleil brille pour tout le monde » et chacun dispose de sa chance et de son talent pour réussir. Mais il arrive que le ciel ne soit pas toujours bleu, il faut aussi être prêt à cheminer seul sous l’averse, ou à rejoindre le gros des forces.
L’arrivée bienvenue d’Histoire de Guerre chez H&C, qui prend effet avec ce n° 74, nous a évidemment conduit à réfléchir collectivement à son contenu rédactionnel. Du fait qu’H&C dispose déjà, avec le bimestriel Batailles, d’un magazine à vocation généraliste sur la Seconde Guerre mondiale — qui a su prendre d’emblée la primauté sur tous ses confrères — la présence à ses côtés d’un second titre trop voisin dans ses objectifs nous a semblé inutile. C’est pourquoi nous avons décidé de faire évoluer de manière significative Histoire de Guerre, en le libérant de la contrainte d’un certain nombre de rubriques ou d’approches qui trouvent plus judicieusement leur place dans Batailles : la guerre aérienne, la guerre navale, la résistance, etc. Tout ce qui ressort d’une approche grande-historienne de la Seconde Guerre mondiale, sera désormais concentré dans Batailles.Au contraire, Histoire de Guerre va profiter de ces pages nouvellement libérées pour renforcer sa pertinence de longue date dans le domaine plus particulier des engins blindés, des engagements de chars, de la guerre mécanisée et du matériel militaire terrestre.
Avançant parallèlement à notre célèbre bimestriel SteelMasters — qui, plus spécialisé dans le maquettisme, a montré néanmoins depuis 1994 la voie dans tous les domaines du char et du matériel militaire — voici donc LA revue d’histoire des chars et du matériel militaire qui manquait à l’éventail des publications d’H&C. Vous l’avez en mains, c’est un Histoire de Guerre nouvelle formule, c’est désormais
Histoire de GUERRE, Blindés & Matériel (GB&M)
Nous savons que cette orientation nouvelle fera quelques déçus, c’est inévitable, notamment pour les sujets navals et aériens. Mais nous en prenons le risque car, à vouloir plaire à tous, il est difficile de satisfaire pleinement un public — vous amis lecteurs — devenu au fil des années de mieux en mieux informé, de plus en plus savant, et d’autre part sollicité par des titres de plus en plus nombreux. Vous avez à choisir, et nous avons aussi à choisir. Or, choisir, c’est renoncer.
Et puis, il faut aussi faire preuve de lucidité : on ne raconte plus aujourd’hui l’histoire des divisions mécaniques ou la genèse du char B comme on le faisait il y a vingt ans. Il faut désormais de la place, beaucoup de place, pour développer ces sujets et leur apporter du neuf.
Vous êtes très exigeant, et vous avez raison. Vous voulez de l’inédit en photos d’époque, de la doc de première main, des « tiroirs de l’inconnu », des récits de combats jamais évoqués. Bref, du jamais vu.
Tel est l’objectif d'Histoire deGuerre, Blindés & Matériel.
En premier lieu, nous devenons bimestriel, car c’est le rythme qui convient, pour vous dévoiler dans chaque numéro des infos et des photos qui, à mille lieues du « déjà vu », vont vous surprendre et vous conquérir.
En second lieu, nous ne mettrons pas notre drapeau dans notre poche : GB&M aura une composante majoritaire de sujets français. La richesse du fonds d’archives dont la rédaction dispose nous le permet, nous le commande presque. Nous en ferons un plaisir autant qu’un devoir vis à vis de nos anciens qui ont eu l’honneur de combattre à bord de ces appareils.
En troisième lieu, GB&M sera « blindés » mais aussi « matériel » au sens le plus large, c’est-à-dire embrassant tout l’éventail des moyens militaires lourds (canons, tracteurs d’artillerie, véhicules tous terrains et routiers, franchissement, radio, etc.).
En quatrième lieu, nous franchirons ensemble les frontières de la Seconde Guerre mondiale pour nous intéresser, en amont, à l’ « armée des machines et des moteurs » du premier tiers du XXe siècle. L’extraordinaire matériel lourd de la Grande Guerre — sa formidable artillerie, notamment — sera présent dans GB&M, de même que toute la « poussière blindée » des années de l’entre-guerre, sans oublier l’aspect doctrinal qui a présidé à la naissance des grandes unités mécaniques, et toutes les facettes de la « guerre des moteurs » : recherche de la mobilité, contraintes du ravitaillement, des transmissions et du terrain, rythme des opérations.
Enfin, et ceci me concerne personnellement, GB&M ne sera pas, pour moi, une revue de plus ajoutée au catalogue déjà très riche d’Histoire & Collections. En reprenant ce titre, en le modifiant dans le sens que j’ai indiqué, je fais le choix de prendre, directement, la rédaction en chef de GB&M (et la rédaction d’une partie des articles) et non sa seule supervision.
Sachez ma joie, après avoir délégué à plusieurs rédacteurs en chef de grand talent les revues que j’ai fondées au fil des vingt-deux années du développement d’H&C, de me retrouver à nouveau devant vous, en première ligne, sans masque blindé ni bouclier, m’exposant à votre jugement, et partageant avec vous ma documentation.
Je tiendrai dans les pages de GB&M ma propre tribune, mon « blog » imprimé. J’y accueillerai tous les intervenants et répondrai autant que possible à vos questions, en particulier sur tel ou tel aspect du matériel, y compris par un « je ne sais pas » sincère si la question me prend en défaut. Et je vous fais confiance pour cela !
Nous serons, dans GB&M, entre passionnés. Entre nous.
François Vauvillier
(source : http://blindes-materiel.histoireetcollections.com)