-30 mars 2019 :

SUR LA PISTE DE St NAZAIRE
ACMAT 6.40 SPP Poseur de piste - 1:50
(par Jérôme Hadacek)
Pour ce projet compliqué et vaste par son ampleur de construction de pièces, il est nécessaire de partir d’un modèle ACMAT de 1ère génération.
Comme je l’ai déjà évoqué, il se distingue au premier coup d’œil par son pare-brise rectangulaire et ses ailes avant inclinées.
L’habitacle est légèrement plus étriqué également, avec une réservation côté conducteur pour l’emplacement de la roue de secours, occupée ici par le lot pionnier.
D’autres détails extérieurs permettent une identification facile, comme la position des clignotants ou les rétroviseurs. Le modèle étant ici un prototype resté en l’état d’ailleurs, il est composé de pièces disparates d’usine.




Il est fortement conseillé de s’imprégner des photos, de faire des croquis et dessins qui peuvent être évolutifs au moment de l’assemblage des éléments et de réfléchir à une construction aussi réaliste que solide, de chacun d’entre eux.

Autopsie d’une construction pas à pas :
Parce qu’il est parfois difficile de se rendre compte du temps passé, des réflexions et essais de constructions, j’ai voulu montrer à la fois la complexité, les heures et les fabrications de pièces pour obtenir un tel modèle. Ce « step by step » a été pris au fur et à mesure, sous forme de mosaïques de photos didactiques et explicatives.
Ingrédients :
- une épave de 6x6 transport de troupes CEF Replex pour le châssis.
- sept pneus Mini Racing.
- Une cabine résine des premières générations type MAI.
- Matériaux : profilés laiton tous types, cordes à piano et plaque laiton, photodécoupe ABER, résine et tubes aluminium différents diamètres, scotch noir mat 100mm, pièces diverses personnelles…
- …et quelques gouttes de savoir-faire, une bonne dose de patience et de l’huile de coude !
Temps passé :
Environ 1 ½ mois et de 1 à 2 heures par jour.
Méthodologie :
Soudures à l’étain, pliages, pièces brochées et percées, quelques collages et moulages.
Et maintenant en piste…pour la construction !
- Roues et pneus :
L’ancienne génération d’ACMAT était dotée d’une monte de pneus à crampons style pattes de chameau. Les seuls disponibles avec une gravure ressemblante, proviennent d’un ancien stock Mini Racing. Le diamètre intérieur légèrement plus grand que les jantes CEF, les faisaient flotter sur les roues. Pour remédier à ce problème, j’ai chemisé les jantes d’une fine rondelle de laiton, collée à l’époxy et maintenue du pneu pendant le séchage.
- Parechoc avant support de rouleau :
Le rouleau frontal servant au déploiement du tapis par l’avant, est enchâssé dans deux supports rajoutés en excroissance du pare choc originel. Pour réaliser ces formes un peu complexes, je conseille de les dessiner d’abord aux cotes, sur une feuille cartonnée, en pensant à faire le maximum de la pièce par pliages successifs. Si on commence par la droite, la feuille cartonnée sert en négatif pour faire la forme gauche aux mêmes dimensions. Des perçages en 0.5mm de diamètre servent à y positionner les boulons d’attaches tout en prévoyant l’amorce de la tubulure de protection de cabine.
(Petites astuces : Le rouleau de franchissement est confectionné à partir d’un emboitement d’une succession de tubes d’aluminium. Cela permet d’avoir un centrage parfait de la rotation)

- Plate-forme de travail :
Une plate-forme de travail se trouve immédiatement au dos de la cabine. Confectionnée à partir d’une petite plaque de résine réservant l’échancrure des goulottes de remplissage des réservoirs, elle est habillée d’une plaque anti-dérapante en photodécoupe de chez ABER. Un boitier de commande à deux manettes, sert aux manœuvres du berceau et du rouleau. (Voir chap. Berceau)

- Ailes et jupes :
Les ailes principales sont taillées dans des volumes de résine et jointes entre elles par deux profilés laiton en U. Dans des constructions de ce style, il faut toujours penser au côté pérenne et solide. Aussi ce genre de pièce en plus d’être collée, sera toujours brochée sur la zone invisible. Les jupes sont taillées dans de la petite plaque de laiton, pliée à la forme comme le montrent les photos, tout en se réservant systématiquement une patte d’accroche, ancrée dans la résine des ailes.

- Le bloc plateau arrière :
Il est détaillé de tous éléments visibles sur les photos (loquets de verrouillage X2 du berceau, platines de jonction…etc). A l’arrière, un prolongement de faux châssis reprend une structure en profilés pour supporter le rouleau de déploiement arrière. Les pattes de support sont constituées des éléments en laiton pliés et soudés au profilé en U et le rouleau est de construction identique à celui frontal.

- Berceau support de rouleau :
Il semble apparaitre qu’une double action soit nécessaire. La première sous forme d’un décalage par coulisse vers l’arrière lorsqu’il est en position route et pour axer la charge au milieu du tandem arrière. La deuxième action en faisant translater l’ensemble du berceau vers l’avant avec une rotation latérale, pour mettre le berceau perpendiculaire à l’axe du véhicule. La charge est dorénavant centrée sur le camion à l’aplomb du premier pont arrière. Tout cela est corroborer par les doubles manettes de commandes hydrauliques sur le plateau de travail, dont l’une sert à la commande de mise en place du berceau et l’autre à l’enroulement du tapis. La pose se faisant mécaniquement par le mouvement arrière ou avant du camion, avec rouleau débrayable par la petite manette située au-dessus de la roue de secours.
Il convient tout d’abord de confectionner une des triangulations du chevalet support de rouleau, qui peut être extensible ou rétractable selon la largeur du tapis, en coulissant à l’intérieur du berceau. En position déploiement, le berceau est verrouillé par deux loquets en amont du bloc ailes. Une fois dupliqué, pour obtenir une symétrie parfaite, les deux triangulations sont équipées des coulisses carrées.
Sur le triangle de berceau droit qui passe vers l’arrière en position routière, une platine centrale toute hauteur, sert de support de roue de secours. Côté opposé, la goulotte verticale des conduites hydrauliques, descend au centre de la triangulation.
Des tubulures latérales soudés sur triangulation de renfort, apparaissent comme être des barres de manutention (?). Composées de multi matériaux (laiton, section carrée plastique, renfort résine et tubulure aluminium).
Petites astuces : un seul exemplaire complexe est réalisé pour qu’il soit dupliqué et parfaitement symétrique. (Barre de manutention et triangulation de berceau.

- Rouleau :
Un simple assemblage de tubes d’aluminium est nécessaire, monté en libre côté droit et actionné par un moteur électrique en bout d’axe de tubulure sur le côté gauche. Un rail en U coure en travers et fixe l’amorce du tapis au rouleau de support.

- Cage arceaux de protection de cabine :
Elle est composée majoritairement de corde à piano de 1,5mm, pliée et galbé à la forme pour aller de la plate-forme de travail jusqu’au pare choc frontal. La cabine est protégée en partie arrière par une gouttière en laiton et en partie frontale à l’aplomb du pare-brise, par une cornière en V inversé, assurant également le bon cheminement du tapis, lorsque déployé par l’avant. Deux autres petites cornières en V rejoignent les arceaux en amont et en aval du coude de descente vers le rouleau avant. Elles sont toutes soudées ente les deux arceaux, en vérifiant à chaque point de soudure effectué, le bon encliquetage dans la plate-forme de travail en même temps que dans le pare choc.
Petites astuces :
1/maintenez vos pièces avec du scotch papier au point opposé de la soudure à réaliser. 2/ Pour éviter la transmission de la chaleur lors de soudures complémentaires, isolez vos soudures précédentes avec de petits cotons humidifiés).
Enfin, sur la traverse avant, des coulisses arrondies X5, sont positionnées pour faciliter le bon déploiement du tapis. Elles sont confectionnées en chutes de photodécoupe, galbées à la forme.


- Détails divers : (Photos H mosaïque) :
Le modèle est également agrémenté de divers petits détails ça et là. Comme le lot pionnier recomposé comme le vrai, avec son bâtis et ses outils réglementaires. Les plaques arrière issues de mes pièces détachées, sont détaillées des feux de black-out comme sur la face avant de la cabine. Les mains d’accouplement sont rapportées entre les pare chocs arrière et également sur les longerons avant. Les portes jerrycan sont intégralement refaits et complétés d’un moulage de jerrycan réaliste. Les marches pieds sont habillés de petites bandes anti-dérapantes en photodécoupe.

- Tapis :
La difficulté dans ce modèle, n’est pas tant de le construire. Il fallait d’abord trouver un revêtement qui ferait office de tapis caoutchouté à l’échelle. Un rouleau de scotch noir de100mm coupé à une largeur de 70mm est parfait. Il s’agit d’un scotch agricole pour renforcer ou réparer les bâches. Et pour récupérer la bande vinyle noir mat sans colle, rien ne vaut un bon petit nettoyage à l’Eau Ecarlate.
Des bandes de scotch sont apposées sur la face supérieure en travers, simulant les bandes de renfort. La bande de roulement est patinée dans une teinte beige sable avant d’effectuer sur les renforts, des frôlés argentés et couleur rouille.

Sur la face inférieure, (celle visible sur le rouleau), une myriade (+ de 200 exemplaires) de moulages de sections laitons en U, est positionnée en quinconce.
Petites astuces :
Elles auront été préalablement collées à la bombe aérosol et groupées sur une feuille pour être peintes dans un ton vert armée voilé légèrement en phase finale, d’un brun rouille. C’est une économie de temps et la certitude de tout peindre d’un coup !
Des pointes de peinture argent en têtes d’épingle simulent la quantité de rivets qui parsèment le tapis, pour solidariser les lattes et les profilés en U entre eux, recto verso.

Un superbe projet qui est resté longtemps à l’état de fantasme, cherchant les moyens et surtout les matériaux adéquates pour l’exécuter au plus proche de la réalité. C’est également un modèle exceptionnel par son originalité et son unicité tant à l’échelle 1 qu’en miniature même si certains s’y sont peut-être déjà essayés. Rejoignant la catégorie du modèle exceptionnel réalisé une fois par an, il était un véritable défi à relever pour intégrer, lui aussi, une longue série de modifications sur ACMAT. A très bientôt pour le découvrir après sa mise en peinture…




- Mise en peinture :
Une fois les éléments pré montés et divisés en sous-groupes, tel que châssis, pare choc avant, cabine et intérieur de cabine, bloc ailes et berceau, ils sont peints uniformément en vert OTAN. Les parties toilées comme les portières et la capote, sont recouvertes d’un mélange s’approchant du vert OTAN, mais laissant apparaitre une nuance du coloris. Quelques touches de couleurs viennent agrémenter le véhicule, comme les mains d’accouplement, les extrémités et butées de pare choc en blanc, et les catadioptres et black-out.
Petite astuce : pour les feux phares, catadioptres et black-out, un mélange de colle époxy et de quelques gouttes de peinture du ton choisis, permettent d’obtenir un effet semi translucide, plastique bien arrondi, remplissant parfaitement les optiques).

D’autres détails sont traités de façon similaire comme les embouts des manettes de manœuvre, cette fois additionné de noir brillant. Des phares TRON et des essuies glace en photodécoupe, ajoutent une touche plus maquette. La grille de calandre est issue d’un stock MAI, parfaite pour les ACMAT de première génération avec les retours des pattes de fixation sur les angles des ailes avant.
Une fois les éléments de cabine assemblés, il convient de vitrer le pare-brise avec un petit rhodoïd découpé à la forme. Bizarrement la barre centrale du pare-brise est en retrait (ex pare-brise MAI). Un liseré de vert OTAN est appliqué au centre en surépaisseur entre deux scotchs.
Petite astuce : pour simuler des vitrages en rhodoïd souple comme les portières, rien de tel que de les découper dans un petit sachet Zip Lock neuf. On obtient à la fois un léger côté fripé et la transparence floutée de ces vitrages.)
Tous les sous-groupes principaux de carrosserie sont alors rapportés au châssis, collés à la colle époxy bi composants et quelques détails apportent une finition. Les sangles des jerrycans et de maintien de pare-brise sur le capot sont surlignées en beige, les amortisseurs de pare-brise en caoutchouc noir mat ainsi que les plaques d’immatriculation arrière et avant, mobile, rattachée par un fil de fer (Cheveu d’ange électrique).

L’immatriculation provisoire en WW44 a été scannée et soigneusement retouchée pour être lisible au 1:50 (voir photo : P).

Pour un exemplaire unique, la décalcomanie est inutile et une impression papier fera l’affaire.
Petite astuce : une fois découpé, un léger frôlé au feutre noir sur la tranche du papier, vous fera disparaitre l’impression d’épaisseur.)
Le tapis peut être maintenant enroulé sur le rouleau en respectant le sens de déroulement et les faces qui se retrouveront contre terre (petites lames en U en quinconce) ou celle servant de bande de roulement aux véhicules (lames transversales). En bout de bande, un rail en U de toute la largeur, permettra l’accroche d’une section supplémentaire de tapis.

Petite astuce : cette traverse en U est en laiton et non un moulage, assurant ainsi par son poids et sa rigidité, de tendre le tapis, tant à l’horizontal, qu’à la verticale, enroulé et pendant en bout de bande. (Voir photos : D -E)




Cette transformation illustrée pas à pas vous, aura surement donné quelques pistes pour vos propres modifications et déplié encore le tapis rouge (noir ici !) à quelques utopies de la marque de St Nazaire, dont je ne me lasse pas, tant les variantes semblent infinies. Alors aussitôt celui-ci terminé, qu’en piste pour un nouveau projet…encore plus compliqué !

Attention, pour la mise au tapis (ajout du 30 mars 2019) :
Photos d'archives :