-25 janvier 2015 :
M113 TA 20mm/23mm MISTRAL
(Polymaquettes - 132 - par J. Hadacek)
En dehors de la production de blindés et autres matériels militaires, l’industrie de l’armement français, avait de large compétences en matières de tourelles tous armements, tous calibres et tous systèmes de défenses ou de détection confondus.
Pour certaines d’entre elles, seul l’armement faisait partie de leur spécialité, d’autres, la conception de la tourelle ou encore le système de détection et d’acquisition.
C’était le cas pour les plus connues d’entre elles, EMD (Electronique Marcel Dassault…devenue plus tard ESD (Electronique Serge Dassault), le GIAT (Groupement Industriel des armements terrestres), Thomson CSF ou la SAMM (Société pour les Applications des Machines Motrices), mais encore Hispano Suiza ou la SAGEM. Toutes ces sociétés rassemblaient leurs compétences selon les demandes des clients, pour aboutir à une tourelle finale. Blindage, détection, armement, missiles, chacune d’entre elles, avait un mission.
Les différents type conflits de part le monde et la variété des clients potentiels, exigent une réponse adaptée. C’est ainsi que les tourelles anti aériennes ont repris un regain d’intérêt pendant le conflit israélo- arabe de 1973. Le développement se concrétise sous forme de la tourelle de 30mm avec système radar Oeil noir et Oeil vert montée respectivement sur AMX13 (Armée française) et AMX30B (Royaume d’Arabie Saoudite) et d’autres systèmes VDA (Véhicule de Défense anti Aérienne) puis VADAR (Véhicule de Défense anti Aérienne avec Radar) testés sur M3 Panhard, VAB Renault/ Saviem 6x6 et 4x4, Hotchkiss (devenu support de missiles CROTALE) et d’autres nombreux véhicules en test ou adoptés par des armées étrangères.
L’arrivée des missiles Sol Air a révolutionné la défense anti aérienne sous forme de nombreux types : SALP (Sol Air Longue Portée), SAMP (Sol Air Moyenne Portée) SACP (Sol Air Courte Portée), SATCP (Sol Air Très Courte Porté).
Les deux maquettes que nous vous présentons, sont des exemples types de ces projets de tourelles anti aériennes faisant appel à différents constructeurs. Montées ici sur un châssis M113 d’origine américaine, elles se devaient d’être adaptables sur les puits de tourelle de nombreux engins soit chenillés, soit à roues pour en optimiser leur exportation ou remise à niveau de certains matériels vieillissant dans des armées de pays d’Afrique ou du Moyen Orient, ne pouvant acquérir du matériel neuf complet.
Réalisées toutes les deux par POLYMAQUETTES au 1:32 en résine et métal, la première en version vert OTAN est équipée d’une tourelle HISPANO SUIZA H20R CNMP (Compagnie Normande de Mécanique de Précision) basée au Havre et souvent désignée avec des numéros de tourelle commençant par les initiales AHE (Ateliers du HavrE…comme AMX ou APX).
Les premières tourelles des AML 60 et 90 comportaient déjà ces dénominations (AHE60/90) avant qu’elles ne soient simplifiées par H60/90. Le M113 est doté de la tourelle VDA TA (Tourelle anti Aérienne) de 20mm canon GIAT modèle F1 et du système radar ESD RODEO avec conduite de tir GALILEO.
En revanche, le deuxième engin est plus atypique. Il adopte toujours la tourelle VDA Hispano Suiza H20R et du système radar RODEO ESD mais est dotée de deux canons anti aérien de 23mm hérités des quadritubes d’origine soviétique avec des missiles MISTRAL SATCP (une adaptation entre la tourelle H20R et la tourelle HML- Mistral). On notera le supplément d’équipement de tourelle avec un groupe auxiliaire d’activation du système de missiles. Cette version fut proposée à l’Egypte mais pas retenue. C’est ce qui explique en grande partie la présentation avec des canons d’origine russe, préférés à l’époque par l’armée égyptienne par rapport à des armes d’origine française ou américaine.
L’autre particularité de cette maquette industrielle, en dehors de sa couleur adaptée au client et des coffres arrières supplémentaires, est son équipement d’une motorisation, rendant la tourelle pivotante en sens contraire du radar d’acquisition. Un modèle de démonstration et de présentation qui fut retrouvé dans un carton, malheureusement dépourvu de son présentoir, mais qui demeurait fonctionnel avec une pile de 9 volts après tant d’années d’oubli.
Remerciements à mon ami Christian D. pour sa culture, son aide et son amitié indéfectible dans tous les moments !