-19/22 septembre 2024 :
Canon de 155mm « Long Tom »
(par Thomas Seignon)
Le canon de 155mm M1 (puis M 2 et M 59 au fur et à mesure de son évolution) est sans doute une des pièces d’artillerie américaines les plus connues depuis son premier déploiement opérationnel au cours de la Seconde Guerre mondiale.
Son calibre en fait un modèle imposant qui a inspiré de nombreuses reproductions sous la forme de maquettes à monter, généralement en plastique.
Plus récemment, sont aussi apparus des modèles en résine 3D, comme nous l’a très bien illustré Jean-Charles dans son article du 5 octobre 2023 (voir ICI).
En revanche, les versions « jouet », tout monté et en métal sont moins courantes...
Je vous en propose deux variantes, d’origine britannique, qui remontent aux années 50s et 60s : celle de Crescent au 1/43 et celle de Britains qui est au 1/32.
-Le modèle Crescent au 1/43 (1960) :
Le boîtage à rayure, en référence et en concurrence avec celui des Dinky Supertoys, indique qu’il s’agit d’un modèle « haut de gamme » de la marque.
À vrai dire, le modèle est presque à l’étroit dans sa boîte.
C’est d’autant plus vrai que les deux flèches de l’affût sont montées sur des ressorts qui les placent d’emblée en position « tir » dès que l’on sort le canon de sa boîte.
La position « route », avec installation de l’essieu de remorquage (communément appelé « dolly ») s’obtient donc par la mise en place de la chaise de route qui va contraindre ces ressorts pour rassembler les flèches de l’affût.
C’est donc assez logiquement pour ce type de « jouet » que la position « tir » est privilégiée.
Six obus en plastique sont fournis et le tir s’effectue classiquement par la décompression d’un ressort associée à une tige articulée qui va propulser l’obus précédemment introduit dans le tube par la bouche.
La reproduction de la pièce par Crescent est très correcte même si le modèle privilégie la fonction « tir » (donc jouet!) au détriment du niveau de détail.
Le volant très massif de réglage en site ou les bêches d’ancrage fixes en position « route » sont autant d’indices clairs de ce choix bien compréhensible.
-le modèle Britains au 1/32 (à partir de 1956) :
Le boîtage initial est caractéristique de la marque dans les années 50s.
Ce qui confère un caractère particulier à ce modèle, c’est son niveau de fonctionnalité qui a été poussé jusqu’au point d’offrir, comme sur le vrai canon, un chargement par la culasse tout en préservant la fonction « tir ».
Là encore la pièce est presque confinée dans cette boîte où les flèches sont repliées et le tube en position route, c’est à dire reculé sur son affût (toujours comme pour le vrai !).
La position « route » est en effet caractérisée non seulement par la mise en place du dolly, de la chaise de route ainsi que des bêches d’ancrage mobiles dans leur position de transport, mais aussi par ce recul du tube qui réduit la longueur hors tout de l’attelage.
Britains fait donc avec ce modèle un gros effort pour rendre son « jouet » fonctionnel tout en restant au plus près de la réalité. Cela se confirme dès que l’on passe en position « tir », avec le coulissement du tube vers l’avant et la mise en place des bêches d’ancrage au bout des flèches.
En terme de réalisme la cerise sur la gâteau arrive ensuite avec la mise en œuvre d’une munition en deux fardeaux, la cartouche et l’obus, qui une fois assemblés sont introduit dans le tube par la culasse.
Au cas ou toute ces manipulations avant de pouvoir tirer ne vous sembleraient pas claires, Britains vous fournit une notice explicative.
Le modèle a suffisamment de succès pour que Britains en relance la production dans les années 60s avec un nouveau boîtage beaucoup plus conséquent que le précédent.
Si la teinte verte du canon est un peu plus claire que celle de la première version, il s’agit bien du même modèle. Tout au plus peut on noter que les obus sont passés du jaune au gris et que les couleurs du support intérieur en carton fort peuvent différer.
Notons enfin que, comme pour d’autres de ses modèles de canon, Britains propose des sachets individuels d’obus en complément des six fournis dans la boîte d’origine.
Au bilan ce modèle, bien qu’à une échelle hors de mes centres d’intérêt habituels, a retenu mon attention compte tenu de son caractère exceptionnel. Je connais peu de « jouets » qui offrent un tel niveau de réalisme dans leur fonctionnalité.
En fait le seul regret a exprimer, valable pour les deux modèles, c’est que ni Crescent ni Britains n’aient prévu de tracteur pour tirer cette pièce. C’est un peu comme faire un camion tracteur sans sa remorque porte char… Ou l’inverse !