-12/17 août 2024 :
DINKY TOYS
Daimler DC 27 ambulance
« Ce qu’un collectionneur ne devrait pas faire » (saison 2)
ou comment transformer la Ref. 30h (janvier 1951), devenue Ref. 253 (1954), en Ref 624 (1956), c’est à dire la version militaire de cette ambulance, destinée principalement au marché américain
(par Thomas SEIGNON pour Milinfo)
Titre un peu long, en plus d’être un tantinet provocateur (Cf. la « saison 1 » avec l’AMX 30 B2 Brenus refait sur une base et dans l’esprit Solido).
Afin d’éviter tout malentendu, je précise d’emblée qu’avec ce projet, il s’agit avant tout et comme toujours, de se faire plaisir… même si, à titre personnel, la « bidouille » d’un modèle original n’est pas ma tasse de thé.
Pourtant, c’est bien à ce type d’exercice que je vais me livrer avec cette Daimler « so british » et typique de la production Dinky Toys GB des années 50s.
Ce qui m’amène à vous proposer le sujet suivant : « Le plaisir passe-t-il nécessairement par la transgression ?»… Vous avez 4 heures !
En attendant, commençons par le début avec l’acquisition d’une ambulance dans sa version civile et dont la peinture est bien fatiguée, mais dont l’ensemble reste intact et complet.
La transformation en version militaire est d’autant plus « facile » que le moule est strictement similaire et que la référence, différente suivant les modèles, n’est pas gravée sur la plaque métallique inférieure du véhicule, du moins sur notre modèle.
Donc, sur cet exemplaire, seule la mise en peinture différencie la version civile de la version militaire.
À ce stade, nous sommes confrontés aux deux premières difficultés de l’exercice : le décapage de la peinture et l’enlèvement des rivets de fixation.
Pour le décapage, si un bain à ultra son peut aider à ramollir la couche d’origine, vous n’échapperez pas à une longue séquence de ponçage, de grattage et de meulage.
C’est fastidieux mais nécessaire.
Pour les rivets, je privilégie la méthode progressive en utilisant des fraises de formes diverses (je remercie mon dentiste au passage) plutôt qu’attaquer directement au foret et à la perceuse.
Il s’agit d’éviter tout risque de dérapage qui pourrait abîmer la plaque métallique.
En revanche, une fois celle-ci enlevée, le percement peut s’effectuer avec un foret du diamètre correspondant, les fraises n’étant alors utilisées que pour un travail de finition.
L’ensemble des pièces constitutives sont maintenant accessibles et l’on peut passer à la suppression de tout résidu de peinture qui aurait échappé au travail de décapage initial.
En ce qui concerne la plaque métallique inférieure, après décapage intégral, je passe d’abord un voile d’un apprêt anti-rouille avant de lui appliquer une couche de noir satiné en bombe (Tamiya « semi gloss black » - 29).
C’est aussi l’occasion de préparer nos rivets pour qu’ils ressemblent à des exemplaires mis en place mécaniquement.
Le rivet (que l’on trouve dans n’importe quel magasin de bricolage), ici à gauche, bénéficie d’un petit travail de chirurgie pour prendre progressivement l’aspect extérieur d’un rivet fixé, tel qu’on le voit à droite.
Le placement « à blanc » de nos deux « vrais-faux » rivets sur la plaque métallique fraîchement repeinte donne un résultat correct.
On passe ensuite à la troisième difficulté : trouver la bonne teinte de fond, à savoir un vert qui corresponde visuellement à la teinte d’origine (on pourrait dire « aux teintes d’origine » car, suivant les modèles que j’ai pu observer, il existe une marge de variation).
Je me suis arrêté sur un vert sombre de chez Prince August (PAA N° 17 « vert foncé ») qui est passé en plusieurs couches et à l’aérographe.
Après une pose de 24 h., nous attaquons la quatrième difficulté, à savoir les croix rouges sur fond blanc qui sont caractéristiques de la version militaire.
La bande cache Tamiya nous permet de délimiter les carrés blancs (Tamiya « flat white » - XF 2) sans risque de détérioration de la teinte de base.
L’ensemble de la carcasse est soigneusement protégée lors de cette opération réalisée, elle aussi, à l’aérographe.
Les coins des carrés blancs sont ensuite « rectifiés » pour les rendre moins anguleux, donc plus conforme au résultat généré par le cache utilisé à l’époque.
On en profite pour mettre une touche d’argent sur les phares (PA N° 171 - « argent ») avant de protéger cette première phase par l’application d’une couche de vernis brillant dilué à 50 %, ce qui va contribuer à nous rapprocher de l’apparence du modèle Dinky Toys initial.
Une fois l’ensemble bien sec, la réalisation des croix rouge nécessite de transformer une fois de plus la carcasse en véritable momie. À cet égard, une photo est plus évocatrice qu’un long discours.
Ajout du 17 août 2024 :
J’utilise un rouge « garance » (PA N° 957) pour reproduire le rouge assez sombre des croix dont les extrémités sont, elles aussi, « rectifiées ». Une dernière couche de vernis nous permet d’unifier l’ensemble en lui donnant cet aspect presque brillant des modèles de l’époque. Après avoir remplacé les pneus d’origine, devenus cassant, il ne nous reste plus qu’à assembler les morceaux en collant nos rivets à la cyanolite (PHOTO 12 – PHOTO 13).
Le résultat est satisfaisant, même si le côté neuf du véhicule laisse peu de doute quant à l’opération de « remise à hauteur » qui vient d’être effectué sur un modèle qui devrait accuser entre 60 et 70 ans d’âge (PHOTO 14 – 15 – 16 – 17).
Reste que ce travail contribue à donner une seconde jeunesse à un modèle qui,sans cette opération, serait resté au fond d’un tiroir.
Donc, non seulement j’assume ce que les puristes peuvent (à juste titre) qualifier de tricherie, mais en plus j’avoue avoir trouvé ça plutôt sympathique…
Et je confirme que le plus important dans tout ça reste de se faire plaisir* ! (vous avez là un plan en trois partie pour votre sujet de 4 heures!)
* : avis amplement partagé par Milinfo
AMX 30 B2 Brenus (Base Solido - par Thomas SEIGNON) -
21 février et 13 mars 2021 : AMX 30 B2 Brenus - Base Solido - par Thomas SEIGNON " Ce qu'un collectionneur ne devrait pas faire ! " Transformer un modèle original, même dans le but louable de " ...
http://www.milinfo.org/2021/02/amx-30-b2-brenus-base-solido-par-thomas-seignon.html