-2/7 septembre 2023 :
Sd.Kfz 10/5 et Sd.Ah. 51
(1/48 - par Thomas SEIGNON)
La peinture flamande du XVIIème, les tulipes et le fromage ne sont pas les seuls attraits des Pays Bas. En effet, l’Oorlogsmuseum d’Overloon (voir ICI) organise tous les ans le MILITRACKS, une manifestation exceptionnelle qui regroupe des matériels allemands de la Seconde Guerre mondiale en parfait état de marche.
En 2019, mon œil avait été attiré par un très beau Leichter Zugkraftwagen Demag D7 (SdKfz 10) équipé d’une pièce de 20mm Flak 30 et tractant une remorque à munition Sd.Ah. 51 (voir le photoscope plus bas sur cette page).
À l’époque l’éphémère marque Blue Cat venait de sortir une version de base du SdKfz 10 (Ref 4801) tandis que ACE proposait la pièce Flak 30 dans sa version à terre. J’ y ai vu la possibilité de produire un modèle original associé au (modeste) challenge imposé par l’adaptation de différents kits...
De retour en France, mon enthousiasme a été refroidi à l’occasion d’un passage chez Quarter-Kit au cours duquel Olivier Saint-Lot me montra le modèle en résine d’un SdKfz 10/4 (Flak 30) et sa remorque, un ensemble déjà disponible au sein de sa gamme ; adieu donc la perspective d’un modèle original !
Néanmoins, un peu plus tard, je me suis rendu compte que ce semi-chenillé vu à Overloon était en fait un modèle hybride. En effet, la pièce de Flak 30 est normalement montée sur un plateau « étroit », correspondant à la version SdKfz 10/4. Or, elle était montée sur un plateau « large », adapté à la pièce de Flak 38, correspondant à la version SdKfz 10/5 !
Il était donc à nouveau possible de faire preuve d’originalité, d’autant que la pièce de Flak 38 est aussi disponible chez ACE (Ref 48103).
C’est donc avec un enthousiasme renouvelé que, sur la base du modèle Blue Cat, je m’attaque d’emblée au cœur de la question, à savoir l’adaptation du plateau « large » sur le châssis.
À partir de mes photos complétées par une documentation solide (Panzer Tracts N° 22-1, entre autres), j’entame un premier travail de chirurgie plastique en créant de nouvelles ailes à hauteur du poste de pilotage ainsi qu’une base adaptée au futur plateau qui occupera l’arrière du véhicule.
C’est aussi l’occasion d’apporter quelques améliorations au poste de pilotage grâce au kit Hauler dédié (Ref HLX 48325), à des pièces récupérées du kit Gaso.Line de la version 10/4 ainsi qu’à quelques modifications personnelles.
J’en viens ensuite aux ridelles rabattables caractéristiques de cette version DCA du véhicule. J’utilise à cet effet les pièces de la version 10/4 de Gaso.Line en commençant par les affiner...
La principale difficulté réside ici dans le nécessaire rallongement du cadre des ridelles (sur les trois côtés) afin de s’adapter au nouveau plateau. Seuls les deux coins arrondis peuvent être conservés sans modification.
Une fois préparés, les cadres sont habillés d’un treillage métallique carré standard et équipés de leurs caisses à munition dont la fixation a été détaillée.
On arrive maintenant au plat de résistance avec le plateau « large » et ses points d’ancrage destinés a fixer solidement l’affût sur le véhicule porteur.
Cette pièce devant faire interface avec d’une part le châssis et d’autre part l’affût du canon, j’ai commencé à travailler « en simulation » avec du carton fort avant de me lancer dans la découpe de la carte plastique.
C’est aussi sur cette pièce maîtresse que vont se fixer les ridelles vues précédemment.
À ce stade, il vaut mieux privilégier la tisane à la fleur d’oranger plutôt qu’une infusion au gingembre !
Ces efforts sont récompensés par l’adaptation du plateau sur le châssis, ce qui confère au SdKfz 10 d’origine un nouvel aspect, même s’il manque encore quelques détails qui marquent la séparation du poste de pilotage de la plateforme de tir.
Le Flak 38 d’ACE n’est pas un modèle de finesse mais, moyennant la mise en œuvre d’une planche de photodécoupe Hauler dédiée (HLX 48332 – particulièrement utile en ce qui concerne le bouclier de protection) et de quelques ajouts, le résultats est acceptable.
Précisons, au crédit d’ACE, que les axes de fixation de l’affût s’interfacent parfaitement avec les berceaux en demi lune précédemment mis en place sur le plateau de tir.
Un dernier essai à blanc vient confirmer ce constat.
À noter que les trois pieds de l’affût ont été montés sur des axes métalliques filetés ce qui permet, comme dans la réalité, de les régler en hauteur et de leur assurer ainsi un appui optimal sur le plateau.
Au passage on comprend mieux pourquoi il a été nécessaire d’agrandir le plateau de tir pour assurer le service de la pièce sur 360°.
Compte tenu de l’aspect plutôt rustique des chenilles proposées par Blue Cat, j’aurais peut-être pu céder une nouvelle fois à la tentation de l’after-market pour les remplacer.
Néanmoins, le constructeur nous dit qu’il suffit de les plier pour qu’elles s’adaptent définitivement sur le train de roulement. C’est surprenant mais c’est (presque) exact... J’ai donc décidé de les conserver.
Il est temps de s’intéresser à la remorque Sd.Ah. 51, utilisée ici pour le transport de munitions de 20mm.
Le cadre en « U » provient du kit ACE (puisqu’il est aussi adapté au transport de la pièce Flak 38) que j’améliore à l’aide de ma documentation.
Il en va de même pour le caisson à munition qui provient du kit Gaso Line. Je récupère également quelques outils et les roues de ce même kit.
Une séquence de montage à blanc me permet de vérifier la bonne intégration de ces pièces hétérogènes.
Les axes métalliques plantés dans les roues contribuent d’abord à faciliter la manipulation lors de la mise en peinture et ensuite à la fixation de la remorque sur son futur support.
La mise en peinture commence traditionnellement par l’application d’une couche d’apprêt en bombe.
Cette phase est d’autant plus nécessaire que nous avons à faire à un montage multi matières (plastique-métal-résine) qui ne doit pas nuire à une accroche uniforme des teintes acryliques qui vont suivre.
Le choix d’une nuance claire repose sur le fait qu’elle permet de mieux déceler certaines imperfections de montage qu’il est encore temps de corriger.
La remorque est traitée en « Dunkel Gelb » (RAL 7028), teinte standard de la Wehrmacht à partir de la mi 1943. De façon à offrir un contraste avec le tracteur, elle reste unie.
Les premiers effets de vieillissement peuvent être mesurés ici en comparant la teinte du caisson à celle du cadre qui a été traité avec des jus de peinture à l’huile (et avec modération).
Cette démarche implique la protection de la couche de base par l’application préliminaire d’un vernis protecteur.
Le train de roulement fait l’objet d’un traitement à part, avant montage, incluant le camouflage à base de « Rot Braun »(RAL 8017) et de « Olive Grün » (RAL 6003) qui est appliqué seulement. sur les galets extérieurs.
Reste à peindre ensuite en gris très sombre les bandages caoutchouc des galets.
Avec la mise en peinture du tracteur, mon intention est de rendre le caractère parfois très diffus du camouflage, réalisé sur le terrain dans des conditions pas toujours optimales.
Dans le cas présent, si l’artiste a pu bénéficier d’un pistolet à peinture (moi aussi !), il a dû se contenter de fonds de pot qu’il a fallu fortement diluer !
Il a travaillé du haut vers le bas en commençant par le masque du canon, là où le camouflage est le plus apparent, pour terminer avec le train de roulement, où les teintes sont à peine perceptibles.
Le mouvement des essuie-glaces est très discrètement souligné par un masquage ad hoc lors du passage de la dernière couche de vernis.
Il ne reste donc plus de peinture pour la remorque !
De part sa position, c’est vers un empoussiérage un peu plus poussé que celui du tracteur que j’ai orienté mon effort.
Les marquages tactiques sont génériques et représentent un véhicule appartenant à la deuxième batterie de défense sol air d’une unité d’artillerie rattachée à la 7ème PzD.
L’ensemble est assez représentatif du matériel allemand de la seconde guerre mondiale, efficace et bien conçu mais relativement complexe à produire comme à maintenir en condition.
En passant ces deux photos en noir et blanc, j’ai constaté avec plaisir que le camouflage appliqué est en fait à peine discernable, ce qui était l’effet recherché !
En revanche une caractéristique du SdKfz 10 est la trace très nette laissée par l’échappement dont l’orifice est situé à l’avant gauche de la caisse.
Il faut rechercher des angles un peu particuliers pour deviner le camouflage !
C’est aussi l’occasion de visualiser le plateau de tir élargi propre à la version 10/5.
Le plateau de la version 10/4 ne dépasserait pas la largeur des ailes avant.
Au bilan, ce sont ces quelques centimètres qui font la différence entre un modèle original et un modèle directement disponible chez votre revendeur préféré.
Photoscope :
Photoscope
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