-17 septembre / 15 octobre 2022 :
ACMAT TPK 641 CTL
(Base CEF - 1/50 - par Patrick Comelli
Cet Acmat 6X6, cabine double torpédo bâché 6 places avec une caisse arrière support d'armes, n'est pas une nouveauté dans Milinfo puisque Jérôme Hadacek l'a déjà présenté en janvier 2018.
Ma version diffère légèrement de celle de Jérôme, notamment au niveau des dimensions et des proportions de la caisse arrière et surtout dans le choix délibéré de ne pas y inclure de canon bitube de 20 mm.
Dans le catalogue Acmat, ce camion est presque toujours représenté équipé d'un canon de 20 mm bitube Oerlikon GAI-DO1.
Pour les mêmes raisons évoquées à l'époque par Jérôme, c'est à dire : canon inexistant en maquette dans le commerce ainsi qu'absence récurrente de plans et documentations (quelques rares photos seulement), j'ai décidé d'abandonner cette piste.
Je ne désirais pas non plus me rabattre sur le canon soviétique ZU23 qui est majoritairement monté sur des pick-up Toyota. De plus, les seuls Acmat à ma connaissance équipés de ZU23 sont ceux de l'Armée Marocaine et en configuration 4X4.
Pour toutes ces bonnes raisons, je suis donc parti d'une version issue du catalogue Acmat où le camion y est représenté nu sans armement.
Passons aux travaux pratiques...
La caisse
La caisse arrière dans cette version et à cette échelle est inexistante chez CEF. Il faudra donc réaliser un scratch intégral d'après les plans et documentations du constructeur.
Il est impératif de commencer par la construction de la caisse (très spécifique à ce modèle) afin de pouvoir l'adapter par la suite au châssis, en alignant le milieu de la caisse sur le niveau de l'empattement arrière.
Idem avec les deux réservoirs d'essence (très particuliers) ainsi que les deux porte- jerricans qui, vu l'espace restreint, devront être ajustés en dernier en fonction de la caisse posée provisoirement sur le châssis.
Le plancher et la ridelle avant, juste derrière la cabine, sont en aluminium.
Le plus compliqué a été la réalisation des deux ridelles latérales. Si ma boite à rabiot est bien fournie en ridelles d'origine CEF de tailles diverses, aucune ne correspondaient aux dimensions du plan. J'ai donc du improviser une sorte de marqueterie en tronçonnant les extrémités des ridelles CEF en zamak en A, le centre des autres ridelles en B, pour récupérer ainsi six morceaux en zamak C à coller sur un support laiton D (voir photo 5225 ).
Pour la ridelle arrière, la chance m'a sourit car il y en avait une qui collait dans ma boite à rabiot.
Les marche-pieds ajourés sous les ridelles, les garde-boue, bavettes arrière, les deux longerons avec 4 plots de centrage pour faciliter le montage sur le châssis ont été réalisés en laiton et installés sous la caisse.
Sur le dessus de la ridelle avant, juste derrière la cabine, une grille de protection a été installée. Celle-ci est amovible pour l'instant afin de faciliter l'application de la peinture. En effet, contrairement à la caisse où la peinture peut être pulvérisée franchement et sans risques, il n'en va pas de même pour la grille où là, des passes légères seront appliquées afin de ne pas boucher les mailles du grillage.
Evidemment, après la peinture kaki finale, tout sera collé définitivement...
Maintenant que la caisse a été passée à l'apprêt, l'aspect visuel se rapproche fortement de l'esprit CEF ... ce qui était le but recherché.
La cabine :
La caisse arrière étant maintenant terminée, le deuxième élément essentiel à réaliser avant le châssis : la cabine.
Le châssis quant à lui ne pourra être créé que seulement après la réalisation de ces deux sous-ensembles (cabine et caisse arrière) afin que les trois éléments s'adaptent parfaitement entre eux et ce, toujours en suivant les plans constructeur et les diverses photos des catalogue Acmat.
La double-cabine du TPK 641 CTL est issue du prototype en zamak de l'Acmat garde-frontière TPK 4.16 SGF, ainsi que l'intérieur sièges etc.
Ce travail est le fruit d'une collaboration amicale avec Jérôme Hadacek.
Pour m'éviter un long et fastidieux travail de reconstruction des protos, Jérôme les a moulé en résine (cabine torpédo et cabine tôlée) ainsi que leurs intérieurs respectifs.
Il est aussi l'auteur du splendide toit bâché qui coiffe cette cabine...
A la nouvelle double-cabine torpédo ainsi moulée, j'ai ajouté les accessoires habituels en laiton : rétroviseurs, filtre à air, bavettes derrière les roues avant, tableau de bord, poignée de maintien devant les passagers avant et les marches-pieds.
L'intérieur lui a été sérieusement modifié...
Le garde-frontière est doté d'une cabine quatre places avec une plateforme surélevée au milieu des sièges arrière, pour permettre à un soldat de se hisser au niveau du tourelleau .
Le TPK 641 CTL lui est doté d'une cabine 6 places, composée d'une banquette avant à coté du siège chauffeur et d'une banquette arrière assez sommaire qui se compose de 3 coussins posés à plat sur un coffre et trois appuie-tête posés au dessus.
Les sièges d'origine, hormis le siège chauffeur, ont donc été tronçonnés et remplacés par des banquettes conformes aux photos.
Le toit bâché de Jérôme vient terminer cette double-cabine.
Le châssis qu'on aperçoit sur les photos a évidemment été déjà construit et fera l'objet d'une troisième partie le concernant.
Le châssis :
Maintenant que la caisse arrière et la cabine ont été réalisées, place à la troisième partie : le châssis.
Pour adapter à l'échelle 1/50 la cabine et la caisse sur le châssis, il va falloir respecter l'empattement donné par les plans du constructeur.
L'empattement d'un TPK simple cabine 6.40 CTL est de 4100 mm.
Sur le double-cabine 6.41 CTL, il est augmenté et passe à 4350 mm, soit 250 mm de plus ; ce qui donne au 1/50 : 5mm.
En positionnant la cabine et la caisse sur le châssis d'origine CEF, on s'aperçoit vite qu'il va falloir décaler cette augmentation de 5 mm, de l'empattement vers l'arrière, afin que le tout s'emboite sans problèmes.
Pour ce faire, les pattes d'origine en zamak supportant l'axe de suspension du train arrière ont été tronçonnées et remplacées par de nouvelles pattes en laiton reculées de 5 mm.
Après vérification que le tout s'assemblait parfaitement et en respectant les cotes du plans (nouvel empattement... ), le châssis a été retravaillé complètement au niveau des détails : bloc moteur, pare-chocs, treuil, porte-jerrycans, échappement, arbres de transmission et surtout les deux réservoirs.
Sur cette version, les deux réservoirs (vu le peu de place restant sous le châssis ) adoptent une forme très spécifique qui a nécessité une réalisation intégrale en scratch et en laiton.
Le tout a été passé à l'apprêt...
Il reste à faire la quatrième partie de cette transformation qui est le dessus de la caisse, c'est à dire le plateau support d'armes.
Le plateau avec support d'armes :
Voici la dernière phase des transformations avant peinture...
Elle concerne le plateau support d'arme qui vient se positionner à l'intérieur de la caisse arrière.
Comme je l'ai dit au début de cet article, j'ai choisi de le laisser nu comme sur la photo du catalogue constructeur, faute de canon bitube crédible et disponible.
Faute également de documentations sur cette pièce, j'ai reproduit celui que Jérôme H avait fait, il y a quelque temps.
Afin d'alléger un peu le poids de la miniature qui commence à devenir conséquent, j'ai utilisé au maximum l'aluminium pour réaliser cette pièce, le laiton étant juste utilisé pour l'armature centrale qui supporte le tout.
Mise en peinture et finitions :
L'intérieur a reçu peintures et finitions mais, une fois la bâche en place, on ne voyait pratiquement plus rien de ce travail, j'en ai gardé un souvenir.
La grille de protection comme prévu a été peinte à part...
La peinture Tamiya TS5 a été appliquée partout sur les différents sous-ensemble, excepté la bâche qui est peinte avec du Tamiya XF49.
Il m'a semblé inutile de peindre les portes tôlées et donc lisses avec la peinture de la bâche (XF 49). Il aurait fallu pour cela les remplacer par des portes plissées imitation tissus, fabriquées spécialement pour rendre l'opération crédible ( mise en oeuvre beaucoup trop chronophage et fastidieuse).
Le principal travail a donc été la fabrication des vitrages latéraux qui dans la réalité sont en plastique transparent contrairement au pare-brise qui est en verre.
Pour le pare-brise au 1/50, j'ai utilisé celui d'origine CEF ; quant aux vitrages latéraux, j'ai utilisé du papier d'emballage neuf transparent pour caramel.
Thomas Seignon a fait des émules : en effet, il a déjà utilisé ce procédé dans un de ces articles concernant une Citroën Méhari (article du 9 juin dernier) pour rendre l'effet plissé des parties transparentes de sa Méhari. J'ai donc repris à mon compte cette astuce, cependant en ne plissant que très légèrement les vitrages latéraux de la bâche comme sur la photo du catalogue Acmat.
Les glaces des rétroviseurs sont traitées comme d'habitude avec un revêtement métallique (d'origine chaudière à gaz) qui imite à la perfection les glaces réelles.
Les diverses finitions ont été appliquées et maintenant le modèle est terminé et vient compléter ma collection d'Acmat double-cabine.