Parce que les archives Milinfo sont riches en contenu, nous avons décidé de faire redécouvrir certaines contributions "Armée française - 1940" de nos amis Marc H., Thomas Seignon...
-17/23 juillet 2022 :
Camion Citroën type 23 (« réquisition » et « usine »)
sur plat OCEM 29
SOMUA S 35 sur plat OCEM 19
(1/87 - par Thomas Seignon)
Comme j’ai déjà eu l’occasion de l’écrire dans ces lignes, la réalisation de véhicules militaires français de la période 1940 au 1/87ème ne relève pas du sport de masse, tant il est vrai que la démarche se trouve limitée par l'offre qui a souvent un fort accent d'outre-Rhin !
Si nous pouvons trouver les bons wagons assez facilement, c’est plus compliqué pour les véhicules de combat. Quant aux véhicules de la gamme logistique, cela s'apparente presque à un défi !
Pour le relever, j’ai dû me livrer à un détournement en m’appuyant sur un binôme de camions Citroën type 23 U apparu au sein d’une série VPC qui remonte à une dizaine d’année.
S’ils sont proposés en version civile, ils m’ont semblé tout indiqués pour une réquisition sous les drapeaux, à l’image de ce qui a pu leur arriver en 1939.
Pour ce qui est du SOMUA S35, il est souvent proposé « monté peint » et, comme toujours chez ARTITEC, le résultat fait plutôt bonne figure. Néanmoins, le camouflage retenu est discutable et en dépit des qualités du modèle, il est possible de l’améliorer. Je me suis donc tourné vers la version kit...
-Camion Citroën type 23 (« réquisition » et « usine » sur base de série VPC) sur plat OCEM 29 (REE)
-SOMUA S 35 (Artitec) sur plat OCEM 19 (REE)
ci-dessous, illustration « avant - après » du travail sur le wagon OCEM (Office Central d'Etudes de Matériel de chemin de fer) modèle 1919.
Comme pour le modèle OCEM 29, les wagons REE sont particulièrement convaincants.
Le niveau de détail à malheureusement pour corollaire une certaine fragilité.
Les opérations de patine nécessitent donc une grande attention, tant dans leur réalisation que dans la manipulation qu’elles imposent.
Nos Citroën sont, pour l’essentiel, en métal et facilement démontables.
J’ai choisi de réaliser la version débâchée sur le modèle des commandes militaires.
Pour l'armée, le type 23 entre dans la catégorie des "camionnettes bâchées de 1,5t." et cette version est commandée à raison de 30 500 exemplaires à partir d'octobre 1939 (12 500 produits avant Mai 40).
Néanmoins cette déclinaison militaire repose sur un châssis court et non sur un châssis long comme celui des modèles proposés.
Dans un accès de faiblesse, je n'ai pas retenu la solution qui aurait consisté à raccourcir le châssis et la caisse pour réaliser une version "usine" pure…
Pour la version bâchée, j’ai choisi l’option « réquisition ».
Du coup, cela ne nécessite quasiment aucune modification et permet de laisser libre cours à votre expression artistique en matière de camouflage !
Un coup d’oeil à la documentation vous permet de constater que tout, ou presque, est permis…
A cet égard, il existe un excellent ouvrage sur les camouflages de l’armée de terre de 1914 à nos jours (éditions du Barbotin) qui doit pouvoir encore se trouver…
La version "usine" révèle les principales modifications qui caractérisent les commandes militaires : le marchepied intégral avec les caisses à outil et le logement des fûts d’essence, la plaque transversale de protection du radiateur ou encore les « queues de cochons » sont sans doute les plus visibles.
Le chargement sous bâche de la caisse permet de combler le vide… sans trop se compliquer la tâche !
La version "réquisition" est surtout valorisée par son camouflage, tendance cubisme, mâtinée art déco !
On perçoit l'effet globalement assombrissant du passage des différents jus de peinture à l'huile, si l'on compare cette photo avec celle de la phase montage.
Cette vue arrière de la version "usine" permet de bien visualiser les principales modifications apportées au châssis.
On distingue également le carré blanc de circulation nocturne à gauche de la ridelle.
Le camouflage à base de taches sable ourlées de brun est caractéristique du schéma appliqué en usine par Citroën.
Le modèle "réquisition" à embarqué sur l’OCEM 29 réseau "PLM" tandis que le modèle "usine" est placé sur celui du réseau "MIDI".
En 1940, la SNCF n'a que deux ans d'âge et le marquage de l'ensemble du matériel roulant n'est pas encore standardisé.
Nos deux camions sont en attente de constitution du convoi. Avec un poids à vide de 2,3 t.
Ils ne représentent pas une masse considérable pour l'OCEM 29 qui peut charger jusqu'à 20 t.
En ce début du mois de mai 1940, les activités marchandises de la gare sont à peine perturbées par la présence des convois militaires.
Il fait beau et la "drôle de guerre" n’a pas encore pris la forme de la « blitzkrieg » !
On visualise ici les principales modifications apportées au S 35 que nous propose ARTITEC. Le plus gros du travail porte sur le train de roulement.
On peut comparer ici le train de roulement droit modifié et le gauche en attente de modification.
A noter l’usage de seringue de différents diamètres pour l’antenne, le canon de 47mm. ou la mitrailleuse de 7,5 mm.
Comme toujours lorsqu’on est confronté à un modèle « multimatières » un voile d’apprêt est nécessaire afin d’uniformiser l’accroche des teintes de camouflage qui vont suivre.
A cette échelle, je parle bien d’un voile plus que d’une couche !
Le camouflage correspond à un engin affecté au 4ème Régiment de Cuirassiers, en cohérence avec les marquages (qu’il vous faudra trouver parce qu’ARTITEC ne fourni pas de planche de décals... Bon courage !).
Je ne reviens pas sur les étapes du « vieillissement » des engins.
Le nettoyage du train de roulement au jet avant l’embarquement à générer des coulures dont la couleur s’apparente à la craie des camps de Champagne…
Les connaisseurs me comprendront !
Le S 35 est maintenant fixé sur son wagon. A cette échelle, le modèle ARTITEC associe un bon niveau de détail avec un rendu satisfaisant des lignes générales de l’engin.
Ces qualités constituent autant de justifications au travail d’amélioration entrepris.