La Jeep POLICHINELLE s’en va en guerre !
Une mécanique de guerre
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-6 novembre 2020 :
Jeep Polichinelle "Artillerie" de Christian L.
(par Jérôme Hadacek)
A travers les colonnes de Molinfo, j’avais retracé l’historique et la production des petites jeep en tôle de chez Polichinelle.
En écho avec cet article, Monsieur Christian LABELLIE, m’a écrit un gentil mail, me faisant part des jouets de son enfance qu’il avait précieusement conservés. Parmi ceux-ci, une superbe jeep Polichinelle oh combien complète avec ses personnages et dans la configuration bariolée de son camouflage, souvent observé sur cette version « Artillerie ».
Elle est présentée ici avec l’ensemble des accessoires remorquables de la gamme attribuée à la jeep, à savoir :
-la petite remorque tombereau (dans laquelle figure un filet de camouflage, probablement pas contemporain de la jeep)
-la remorque-projecteur de recherche DCA
-le canon de DCA
-la cuisine roulante
Un ensemble particulièrement en bon état, dont il manque surement la boite (ça n’intéressait pas les enfants de l’époque), et parfaite illustration de ces articles de rétrospectives sur Milinfo, qui ravivent chez les collectionneurs, leurs souvenirs d’enfance, leurs anciens jouets conservés pieusement et l’envie de participer à ce superbe blog.
Un grand merci à Christian L. pour cette interaction constructive. (Photos transmises par le collectionneur)
-25 février 2020dac :

Il y a quelques temps, j’avais retracé un long historique sur les petites jeep en tôle POLICHINELLE. La majorité d’entre elles, sont en roues libres, montées sur axes, mais quelques une d’entre elles furent dotées d’un moteur mécanique à ressort d’horloger et petite clef de remontage.
Dans l’historique, j’avais également mentionné le boîtage en carton bouilli, contenant une jeep et sa remorque. D’autres boites contenant une seule jeep semblent avoir été aussi produites, probablement pour les deux types, mécanique et roues libres. Présentée ici, deux boîtages avec la mention « MECANIQUE » apposée au tampon à l’encre violacée comme autrefois.

Particularité amusante sur la boite simple, le prix en ancien francs de 1950 y figure encore ! 220 francs de ces années, auraient été converti en 2,20 nouveaux francs des années 1960.
Puis en recherchant l’indice de l’INSEE de 1951, on sait qu’1 franc français de cette époque correspondrait à 0.02174 Euros de nos jours (2007) , soit une jeep à 4,80 €. Depuis le passage à l’Euro, l’indice INSEE nous indique que depuis 2001, le prix aurait été multiplié par 10, soit une petite jeep en tôle aux environs de 40 €.

Une petite jeep qui n’a pas fini de faire parler d’elle….
-6 janvier 2019 :
La Jeep POLICHINELLE s’en va en guerre !
(Complément d’information N°1)
A travers MILINFO, j’avais publié un article le plus complet possible sur les Jeep POLICHINELLE, petit jouet en tôle de l’immédiat après-guerre. Pas de catalogue, pas ou peu d’historique sur le sujet et même si j’ai encore quelques connaissances sur ces petits jouets, des photos et modèles sont préférables pour étayer la réelle production de chacune de ces variantes.
C’est notamment le cas pour la jeep « ARTILLERIE » de la 1ère division blindée française estampillée sur son capot et ornée en son centre, d’une croix de Lorraine. Cette version « bariolée » ne possédait pas la remorque tombereau habituellement attelée à la jeep. Ce n’est que tout récemment que j’ai réussi à retrouver un lot complet « Artillerie », lui-même bariolé à l’identique de la jeep.
Deux petites remorques utilisant la base de la version tombereau, sont dotées respectivement d’un projecteur de recherche et d’un canon léger. Certes leur représentation est succincte, mais leur accrochage à la queue leu leu, restitue un attelage complet.
Parallèlement dans le même lot, se trouvaient deux remorques cuisine, elles même bariolées. Il ne me reste plus qu’à rechercher la jeep qui les tractait…. !
N’hésitez pas à compléter et participer pour retracer l’histoire de ces petites jeep de la Libération, chaque information sera la bienvenue.
Jérôme Hadacek
-30 mai 2018 (mise à jour 07 juin 2018) :
LA JEEP POLICHINELLE S’EN VA EN GUERRE
Combien de fois avons-nous évoqué ces jouets d’après-guerre, représentés sous une figure emblématique presque incontournable de ce symbole de la Libération qu’est la jeep ?
Nombre d’entre elles furent produites dans mille et un matériaux, par des artisans parfois inconnus et à différentes échelles. Les plus grandes marques de jouet s’y sont également engouffrées en parallèle d’autres noms moins prestigieux mais qui demeurent encore aujourd’hui très recherchés.
Rien de très luxueux dans ces boites en carton bouilli contenant des modèles en tôles pliée et agrafée, ! Cependant, la petite marque de jouets POLICHINELLE, a parfaitement restitué l’allure de la jeep Willys dans une petite taille proche du 1.50 et dans des décorations variées.
Deux atouts pour les enfants :
- Une échelle préhensible dans une main, pendant que les autres s’échinaient à faire de gros jouets en bois ou en tôle à tirer à la ficelle.
- Variation des décorations très simplistes, mais qui permettaient à chacun d’identifier sa miniature de jeep.
Diaporama 1 : les Jeep Military Police, Navy, artillerie, liaison, civil affairs, génie (1ère DB), Chaplain, courier et pipe-line
Autopsie d’un jouet de 1945
- Les boites : Comme nous l’avons déjà mentionné, c’est un carton bouilli grossier qui servait d’écrin au jouet. Calculé juste à la dimension de la jeep et sa remorque, agrafé aux quatre coins, le cartons s’est raffiné au fur et à mesure des années jusqu’à devenir une boite plus luxueuse collée, avec rabattants pliés en guise de fermeture et dans une matière carton beaucoup plus fine.
Avec une illustration d’abord imprimée en brut directement sur la boite, puis sur papier collé, portant la mention « Ma jeep », certaines sont estampillées au tampon violet d’un « MECANIQUE » signifiant qu’elles sont équipées d’un petit moteur à ressort avec remontoir à clef. Ce dernier est d’ailleurs très astucieusement monté à plat, n’altérant en rien la forme originelle du modèle. Sur la tranche, une tâche de peinture, identifie la plupart du temps la couleur du jouet qu’elle renferme.
Diaporama 2 : les boîtes, elles-aussi devenues collector !
- Le jouet : Astucieux et simpliste à la fois, exact et réaliste, la jeep et la remorque sont constituées uniquement de tôles pliées et agrafées par petites pattes repliées. Le seul élément extérieur, réside dans des roues en bois tourné (buis), parfois brut ou peint de la couleur de la miniature. Elles sont montées sur des axes métalliques pincés aux extrémités. Il semblerait que les fabrications se distinguent par les roues, tournées simples et fines pour les premières générations d’après-guerre de 1945 à 1950, puis légèrement plus enflées et comportant deux striures en plus de part et d’autre, pour les productions postérieures à 1950, même si semble-t-il, la marque ait disparu aux environs de cette année.
Le pare-brise est rabattable, plus par commodité pour rentrer dans l’emballage que la fonctionnalité qui est un véritable plus, somme toute. La petite remorque tombereau est fabriquée dans le même style que la jeep et diffère parfois sous les traits d’une remorque cuisine ou d’une citerne pour la version pompier.
Malgré une réalisation en série, rappelons que ces petits jouets étaient tout de même artisanaux, ce qui explique surement des différences selon les productions, aussi bien au niveau des emboutis (grille de calandre), roues et décorations papier.
Diaporama 3 : les Jeep American Red Cross
-Couleurs : Dans une déclinaison de verts allant du vert nuit profond, au vert olive clair, en passant parfois par un vert wagon, l’une des versions fut camouflée à larges bandes noires et grises, à l’instar du char Sherman ou du Half-track de la même marque.
Certaines militaires de l’U.S Army furent également proposées en rouge pompier (!?) et en gris U.S Navy, en blanc passé ou dans un beige très clair. Les ambulances revêtent le plus souvent un blanc crème jauni par le temps.
- Les marquages : Imprimés sur de petites étiquettes papier et collées, elles se positionnent majoritairement sur le capot et le tablier de pare-brise. Tantôt pincées entre deux agrafes pour les versions américaines, ce procédé sera arrêté au profit de la solution collée plus aisée et rapide à positionner.
Les bandeaux de tablier de pare-brise sont imprimés en blanc sur fond vert armée ou rouge et majoritairement utilisés sur les variantes pincées. Les autres sont de couleur rouge sur fond blanc écru d’un papier peu raffiné et collé.
Les textes sont très variés mais peuvent être répertoriés comme suit : COURIER (messager en français)/ AMERICAN RED CROSS (entouré de deux croix rouges avec parfois une variante de calligraphie du double S) / CHAPLAIN (aumonier - encadré de deux croix chrétiennes) / MILITARY POLICE / PATROL / PIPE-LINE / CIVIL AFFAIRS / ARTILLERIE / GENIE. La liste n’est surement pas complète et comporte probablement d’autres libellés, que je n’ai jamais eus à ma connaissance. Les fabricants semblaient bien renseignés, utilisant des termes très américains ou des services moins guerriers (Chaplain, Civil affairs ou Pipe-line pour la surveillance de l’approvisionnement en carburant)
Il en est de même pour les insignes de capot. D’abord sous forme d’une étoile blanche cerclée sur fond rouge, ou sur fond jaunâtre, certaines sont estampillées aux couleurs de l’insigne de la 1ère DB française à la croix de Lorraine. Les ambulances sont aussi marquées d’une grosse croix rouge carrée apposée au centre du capot.
Les versions les plus tardives hébergeront un petit conducteur casqué en matière plastique derrière le volant. Peint ou non, il fera office de militaire, de pompier ou d’ouvrier.
Diaporam 5 : les marquages
Jeep ambulance, modèle plus tardif avec un conducteur casqué, en matière plastique, derrière le volant
- Des diversités civiles et militaires : Nous avons abordé que la jeep dans sa livrée militaire et surement loin d’être d’une façon exhaustive, tant les petites décorations papier faciles à mettre en œuvre, semblent avoir été alternées. D’autant qu’elle fut également largement déclinée dans des versions civiles aux coloris chatoyants.
De l’ambulance à la balayeuse urbaine ou porte hauts parleurs, du chasse neige à la citerne ou dépanneuse, des sapeurs-pompiers aux jeep du Tour de France, porte vélos ou caméraman, chacune d’entre elles, était censée plaire à un enfant, le tout dans une rationalisation de la production, utilisant toujours la même base à quelques artifices près, agrafés et pliés ou vrillés en guise de maintien.
Ce petit tour d’horizon est surement loin d’être complet, à nous tous collectionneurs et passionnés, de le compléter, puisque aucun catalogue ne semble avoir jamais été publié. Il n’en demeura pas moins cet historique sur des petits jouets méconnus trop souvent confondus avec les jeep AD (André Dupay) de plus grosse taille.
(Pour plus d’informations ou contact à jhco@hotmail.fr)