-15 mai 2016 :
Comparatif de l’évolution de l’AMX-30B2 jusqu’au char Leclerc (éch. 1:32 - maquettes de chez POLYMAQUETTES, INTERMAQUETTES, Michel LOISEAU et artisan inconnu).
De gauche à droite :
- AMX 30B2
- AMX 32 120mm
- AMX 32 tourelle AMX40 - maquette prototype d’évolution (coll. M.C)
- AMX 40
- Char Leclerc
Pour que le sujet soit complet, il manquait des photos de l'AMX-40. Les voici :
Exemplaire d’AMX 40 conservés au Musée des Blindés de Saumur :
-19 février 2016 :
Les industriels de l’armement et l’armée française avaient largement les moyens techniques (moins financiers) de trouver une alternance à l’évolution de l’AMX 30 B2 avant de passer directement au char Leclerc. Ce fut le cas déjà par une proposition de GIAT Industries d’améliorer le potentiel du 30B2 par une version 30C2 dont je joins une fiche technique (photos 1 ci-dessous) et dont un prototype est conservé au musée des blindés de Saumur. (photo 2 ci-dessous). L’AMX 30 Brennus était également une réponse temporaire par un surblindage réactif et un palliatif de moindre coût par adaptation sur des X30B2 déjà existants en attendant le char Leclerc.
Mais au delà et à l’instar de la Bundeswehr avec les sous versions du Leopard 1 puis du LEOPARD 2, nous avions les capacités d’un char de transition. Les AMX 32 et 40 en sont d’ailleurs les preuves existantes à plusieurs exemplaires de prototypes, conservés encore pour un certain nombre d’entre eux. (Saumur et Bourges).
L’annonce du projet du char Leclerc a suscité un engouement compréhensif chez nos militaires, mais qui s’est peut être transformé en « caprice » pour avoir le nec plus ultra de la technologie moderne. D’ailleurs et sans faire de l’anti patriotisme mais juste un constat, notre char est tellement sophistiqué que nous n’arrivons pas à le vendre. Les versions T1 pourrissent cannibalisées et impossibles à revendre sur des terrains de stockage de Bourges. C’est aussi cela notre « malheur » de faire des bijoux de technologie, invendables parce qu’inutilisables par des armées, moins qualifiées que la nôtre. Dans le rapport prix / formation / technologie et entretien, des pays opteront pour des blindés plus simples, plus rustiques et nettement moins coûteux.
Entre temps, la gestation du Leclerc a été très longue, bien trop longue, envisagé pour les batailles contre l’ennemi classique de l’époque, l’Union Soviétique et le bloc de l’Est que constituait l’ensemble du Pacte de Varsovie. Il a été conçu pour les combats de chars qui auraient dû se dérouler dans les grandes plaines d’Ukraine. Or, en une décennie, l’Union Soviétique a implosé et le bloc de l’Est s’est fissuré de toutes parts avec la chute du Mur de Berlin comme point d’orgue.
- Pourtant, dès 1979, un premier prototype de l’AMX 32 était prêt suivi par un deuxième en 1981. L’évolution avait porté sur un canon d’abord de 105mm à 120mm sur le deuxième prototype avec un aspect qui préfigure déjà les chars modernes que seront l’AMX 40 et le char Leclerc à blindage composite. Le premier prototype se reconnait d’emblée à son canon de 105mm et un masque similaire à celui du X30B2. Les blindages frontaux de caisse évolueront également par des soudures mécano-soudées par plaques de blindage abandonnant ainsi le style années 60 des caisses arrondies moulées d’un seul bloc. Déjà apparaissaient aussi les premiers indices du char moderne, COTAC (Conduite de tir automatique, possibilité de tir en roulant, nouveaux obus flèche de 105mm etc…). Non retenu par l’armée française, il avait également la possibilité d’occuper une place sur le marche mondial du blindé. Mais les pays riches attendaient une modernisation plus aboutie, quant aux pays plus désargentés, les options russes à pas cher et quelque peu modernisées, leurs suffisaient largement !
Deux prototypes sont toujours conservés au Musée des blindés de Saumur, l’un dans les réserves à l’abris et en parfait état (Cf photo), l’autre à l’extérieur et passablement cannibalisé. (photos 3 et 4 ci-dessous).
Si pour la tourelle, la dernière version du X32 de 120mm pouvait servir de brouillon bien avancé, il n’en était pas de même pour le châssis qui opérait une réel le rupture avec la lignée des « X30 » tant pour la motorisation que pour le train de roulement puisque la masse passait au delà de 40 tonnes. Cette fois la masse visée atteignait les 45 tonnes et jusqu’à 50 tonnes et rivalisant avec les chars les plus modernes de son époque. Il ne sera pas non plus retenu par l’armée française, le Leclerc pointant de plus en plus le bout de son nez. puisque le dernier prototype de l’AMX 40 sorti en 1985 (projet Egypte) alors que dans les années 80, les prototypes et mulets du char Leclerc étaient déjà bien avancés, pour une première apparition en public en 1991.
Trois AMX 40 sont conservés au Musée des blindés de Saumur, l’un exposé dans la salle des blindés modernes français (sable et brun) cf photo, les deux autres stockés dans les réserves (en sable et brun, le deuxième avec tourelle marquée 40T01 -Cf photo). Un quatrième exemplaire se trouve encore sur un dépôt de Bourges et estampillé d’un «S»pour « Saumur ». Il revêt un camouflage partiel vert pâle et sable et marqué 40T1. (pour des raisons de confidentialité, nous ne pouvons publier cette photo).
L’AMX 40 ne remporta pas plus de succès à l’export malgré plusieurs tentatives d’essais et de propositions notamment auprès de l’armée royale saoudienne et de l’Egypte qui l’une et l’autre resteront sans suite.
Jérôme Hadacek
Extrait plaquette présentation de l'AMX-32 :
A SUIVRE d'ici quelques jours...