-5/10 septembre 2024 :
ACMAT VLRA EN KIT - M.A.I
(1:50 - par Jérôme Hadacek)
Pour faire suite aux trois volets édités par Milinfo en 2018 sur la série des ACMAT VLRA de chez M.A.I (Maquettes Architecture Industrie) au 1:50, nous vous proposons cette fois, une rétrospective d’un grand nombre d’entre eux, distribués également au grand public en kit à monter.
Milinfo-Focus hors-série 3, 8 et 11
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Historique :
Commanditées par Monsieur Paul LEGUEU PDG d’ACMAT, à la petite société de maquettes industrielles de Maisons-Alfort, l’industriel avait l’exclusivité de la production pour offrir et distribuer à ses meilleurs clients ou délégations officielles.
Compte tenu de la qualité et de la richesse des matériaux utilisés à l’époque, les prix des modèles s’envolaient, au grand désintérêt du patron de la firme de Saint-Nazaire, en pleine conquête de nouveaux marchés et clients, doublé d’une passion pour les belles maquettes et les trains électriques.
Le point de non rentabilité fut très vite atteint au point que M.A.I demanda l’autorisation d’une vente au grand public, tant en kit à monter qu’en miniature assemblée et finie par la société de maquettes elle-même.
Rappelons que nous étions dans les années 1980-1990, et que le prix d’un modèle monté, équivalait au salaire d’un smicard de l’époque !
Les ventes aux particuliers furent sûrement très rares, voire trop, pour ne pas dire épisodiques.
J’ai eu la chance de récupérer par ci par là, des ACMAT tout montés, avec la facture attenante. Il fallait être très passionné, gros collectionneur et surtout ne pas compter en fin de mois!
Même si M.A.I produisait d’autres maquettes, il semble que l’aventure ACMAT ait été le coup de grâce pour aboutir à la cessation d’activité.
De M.A.I à CEF Replex :
Paul LEGUEU se tourna ensuite vers la société POLYMAQUETTES qui lui produisait déjà les maquettes de salons et d’expositions à grosses échelles ainsi que les maquettes promotionnelles au 1:32. Il s’agissait là de petites séries et non d’une production industrielle.
La complicité entre le PDG de chez POLYMAQUETTES, Monsieur G. MONTFORT et celui de la CEF (Compagnie Européenne de Fonderie), Monsieur DIEU, permit d’aboutir sur un travail commun pour satisfaire ACMAT et son dirigeant très exigeant.
En effet, la CEF spécialisée dans la fonderie générale de d’accessoires de cuisine et autres, est devenue CEF Replex pour la production de miniatures, et profiterait des prototypes et masters à plus grosse échelle (1:16) pour réaliser une nouvelle série de miniatures ACMAT au 1:50 en die cast.
Évolution de la gamme :
Pour les puristes, la transition s’observe sur une version modernisée de la cabine, comme des équipements ACMAT ou des caisses cargo SM2 à SM3.
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la cabine POURTOUT : celle de chez M.A.I, à ailes avant inclinées et pare brise rectangulaire. Chez CEF, les ailes avant deviennent droites et le pare brise, trapézoïdale.
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Pour les caisses SM2 transport de troupes, les banquettes centrales M.A.I, laissent la place à des banquettes latérales chez CEF Replex (à l’exception des modèles 6x6).
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Le caisson ambulance se modernise et surtout la gamme CEF Replex s’étoffe de nouvelles versions jamais abordées chez M.A.I (tracteur TSR, porte container SH.), quand d’autres de chez M.A.I sont abandonnées à tort et pourtant illustrées dans le catalogue CEF Replex... comme le VLRA Paris-Dakar qui est une photo de chez MAI (Paris-Dakar, Citerne SCC, Atelier….) et en parallèle certaines sont juste modernisées (pompier FFM…).
Des matériaux luxueux et innovants :
Dans les années 1980, nous étions dans les prémices des premiers kits en résine et white métal.
Pour la majorité des modèles commercialisés à l’époque, peu de photodécoupe, des pneus parfois approximatifs et quelques pièces en white metal, des matériaux couteux, qu’un monobloc et quelques éléments complémentaires en résine, devaient compenser.
Tout le contraire chez M.A.I, qui d’emblée à l’ouverture d’une boite de kit, annonce des matériaux de luxe.
Châssis en laiton soudé ou arceaux de bâche et de sécurité, plaques laiton pour trappes et plateau, éléments de fonderie bronze (pieces dorées), pièces de fonderie white metal importantes (cabine, caisses, réservoirs), pneus souples à gravure réaliste, vitres translucides en plastique injecté et surligné pour les essuie-glaces, axes, chaînette en laiton qui viennent trancher avec un seul bémol : les roues.
Bizarrement, ces dernières sont en plastique vert armée et tranchent avec les reste des éléments très qualitatif.
Dans le même style, les bâches et capotes sont en plastique thermoformé blanc, parfois assez épais et d’autres sont beaucoup plus fines.
Le thermoformage était très en vogue à cette époque parfois translucide ou comme chez M.A.I, en blanc opaque.
L’écueil de cette technique est le chauffage du plastique avec de temps à autres, une surcuisson qui peut le rendre très cassant.
La photodecoupe chimique était en plein développement et majoritairement réservée aux industriels et moins à la maquette miniature.
Souvent limitée aux essuie-glaces, M.A.I fait appel à une photodécoupe abondante et variée parfois déjà pré formée et soudée, grille de calandre, galeries, portières ou supports de dévidoirs.
Enfin la résine qui se retrouve dans très peu de modèles de chez M.A.I. Elle est utilisée pour les grandes carrosseries creuses (bus) ou les monoblocs massifs (citernes - blindés).
Détails de finition:
Dernière petite touche pour construire ces modèles, quelques accessoires annexes étaient fournis en plus, comme la visserie avec rondelles, épingles d’articulation de pare brise, ou ces sections de gaine plastique permettant de renforcer les marchepieds tout en bloquant l’habitacle de cabine.
Très rare chez M.A.I, les décorations en décalcomanie se limitaient à quelques véhicules seulement.
La plus importante étant bien sûr la planche des modèles PARIS - DAKAR (camion et bus de brousse), suivie de très près par le caisson sanitaire ambulance et enfin des petits transferts imprimés sur autocollants, pour identifier les brigades de sapeurs-pompiers. (FFM 4x4 et FFL 6x6).
Boitage, notice et emballage :
Les kits étaient empaquetés dans de longues boites en carton marron rectangulaires agrafées aux angles (format en cm : L:32 x l:17 x H:3,5) en pièces emballées dans des sachets en sous groupes ou individuellement pour les plus grosses d’entre elles.
Aucune mention ou étiquetage particulier, ne mentionnait le type du modèle.
La notice de montage était très succincte ; elle se limitait souvent à trois ou quatre feuillets comportant le listing de pièces fournies, une description des phases de montage et d’assemblage, en regard avec un plan constructeur sur lequel était référencé, les numéros des pièces.
Lorsque le véhicule était plus compliqué, plusieurs plans constructeurs étaient alors joints à la notice.
En revanche et contrairement aux modèles vendus tout monté, aucune étiquette à poser sous la maquette ni de présentoir en résine verte ou noire estampillé du logo adhésif « ACMAT VLRA ».
Des maquettes atypiques qui aujourd’hui accusent entre 30 et 40 ans d’ancienneté et qui datent un peu par certains aspects, mais restent tout aussi attrayantes pour certains passionnés.
Milinfo-Focus HS n° 3, 8 et 11 : ACMAT vu M.A.I. (en 3 volets) - par Jérôme Hadacek -
26 septembre 2018 : Voici le 3ème et dernier volet de l'évocation, par Jérôme Hadacek, des reproduction de véhicules et blindés ACMAT par MAI. Merci à Jérôme pour cet important de travail ...