-31 mai/10 juin 2024 :
Panhard 178 – AMD 35
(Gaso.Line - 1/48 - par Thomas SEIGNON)
Comme beaucoup de maquettistes, je dispose de plus de modèles que je ne pourrais jamais en monter. L’avantage, c’est d’avoir le choix du modèle que l’on va monter ; l’inconvénient c’est le stockage, dont l’optimisation reste un exercice exigeant.
C’est dans le cadre de cet exercice que j’ai exhumé le kit de la Panhard 178 de chez Gaso.Line au 1/48 acquis il y a une petite trentaine d’année.
S’il accuse le poids des ans, le modèle reste unique à cette échelle, ce qui m’a incité à lui donner une nouvelle jeunesse, au prix de travaux dont j’avoue avoir sous estimé l’ampleur.
Par ailleurs, à l’occasion de la publication récentes dans ces lignes du modèle de Marc H. (voir ICI) à partir de la Panhard 178 de la série Master Fighter (série en « tout monté » mais toujours au 1/48 et provenant de la même "maison" Saint-Lot), j’ai constaté de nombreuses différences entre le kit et le modèle monté.
Peut- être qu’Olivier pourra nous fournir quelques explications !?
Quoi qu’il en soit, revenons sur le kit, en commençant par les roues et les pneus dont la gravure est très simplifiée. Trop à mon goût, ce qui suppose une reprise complète de la roue (boulonnerie et système d’accroche des chaînes Oriam) ainsi que du dessin du pneu.
A gauche, la roue d'origine et à droite, deux roues modifiées
J’en profite pour ajouter les soufflets de protection des cardans de direction du train AV.
Là où les choses deviennent plus compliquées, c’est lorsque je constate que le relief de l’ensemble de la boulonnerie qui fixe les plaques de blindage sur les cornières de la caisse et de la tourelle est insuffisant (au moins sur mon modèle). Or, tous ces boulons sont caractéristiques de l’engin et il est donc difficile de négliger le problème.
C’est la raison pour laquelle, avec un foret de 0,3, une bonne documentation et beaucoup d’optimisme, j’ai repercé tous les axes de fixation.
Côté gauche de la caisse
Pour garder le rythme, vous pouvez toujours vous passer en boucle «Le poinçonneur des Lilas » de Serge Gainsbourg !
J’ai rapidement renoncé à compter le nombre de trous qui seront ensuite bouchés un par un avec des tronçons d’Evergreen du diamètre correspondant (Ref 218 – rod 0,20’’) et qui vont transformer votre modèle en porc-épic.
Normalement, la manœuvre ne nécessite pas de collage, les tronçons étant introduit en force… à quelques exceptions près.
Reste ensuite à scier chaque tronçon à la bonne taille afin de rendre à la boulonnerie le niveau de relief qui s’impose. Il convient à cette occasion d’avoir la main légère sur la mini perceuse et sur la lime afin de ne pas casser le tronçon au ras du blindage et de ne laisser dépasser que ce qu’il faut !
Tant que j’y suis, j’ai également créé un chemin de roulement pour la tourelle afin de permettre une rotation fluide sur 360°. À cet effet, comme sur les maquettes « classiques », j’ai ajouté deux tétons à la tourelle qui viennent s’intégrer dans le chemin de roulement de la caisse.
Par ailleurs, j’ai complètement évidé cette tourelle afin de la rendre plus réaliste (car le volet supérieur sera ouvert) mais aussi pour faciliter mes opération de boulonnerie.
C’est ensuite l’occasion d’affiner un certain nombres de détails afin de faire correspondre notre modèle à une série de production dite « du programme de guerre », c’est à dire des derniers modèles sortis de chaîne.
Cela concerne plus particulièrement les divers épiscopes.
Le volet du chef de voiture bénéficie également d’un travail de sur détaillage manifestement nécessaire.
À ce stade, nous ne sommes pas encore au bout de nos peines, puisque j’ai décidé d’équiper mon véhicule d’un poste radio et de l’antenne correspondante ainsi que de la bâche réglementaire attachée à son emplacement à l’arrière du véhicule.
Quant au lot de bord (au moins la pelle et la pioche), il n’est pas fourni, j’ai donc dû le trouver dans la boîte à rabiot…
Reste ensuite à s’assurer du bon positionnement de vos quatre roues qui sont désaxées, comme sur le véritable engin.
Il convient enfin de réaliser les caissons supportés par les ailes AV de l’engin.
-Ajout du 10 juin 2024 :
Après le nettoyage de l’ensemble de nos pièces à l’eau chaude savonneuse, nous pouvons passer à la phase de mise en peinture.
D’abord l’incontournable voile unificateur des différentes matières utilisées (bombe Tamiya – « primer » gris clair).
Vient ensuite le vert armée de base qui se présente sous la forme de trois teintes de chez Prince August Air (vert OTAN, vert uniforme US et vert foncé). Elles sont appliquées à l’aérographe de façon modulée et en plusieurs passes afin de créer des nuances entre les teintes.
En ce qui concerne les pneumatiques, ils sont repris à la main avec du « tyre black » de chez Lifecolor.
Les bandes de camouflage en brun terre sont réalisées à partir du marron «uniforme anglais » de chez PAA. La teinte est significativement diluée puis éclaircie pour se fondre avec le vert de base. Il est vrai que sur les documents d’époque en noir et blanc, il est parfois difficile de vraiment différencier les deux teintes.
Pour ce qui est des marquages, ils proviennent de différentes planches qui me permettent de réaliser un engin du 12ème Régiment de Cuirassiers (« Dauphin Cavalerie », d’où le symbole sur la caisse).
Une fois que cet ensemble est soigneusement recouvert d’une couche de vernis mat, j’utilise des touches de peinture à l’huile appliquée d’abord sur les deux teintes de base (sur le vert, du vert cinabre et sur le marron, du terre de Sienne) et fondues au pinceau imbibé d’essence à briquet afin de varier leur intensité... puis ensuite (après une nouvelle couche de vernis protecteur) sur l’ensemble du véhicule, afin de fondre les teintes entre elles et de donner un peu plus de profondeur en utilisant un mélange terre de Sienne brûlée ou d’ombre naturelle vers le bas du véhicule et des coloris plus clairs vers le haut.
J’ai confié la peinture du chef de voiture à une personne dont les compétences de figurinistes sont bien supérieures aux miennes.
Les éléments de lot de bord et autres détails comme le rétroviseur sont préparés séparément.
J’ai choisi de donner une légère orientation au train avant afin de dynamiser la présentation.
J’ai aussi choisi de ne pas trop accentuer le vieillissement d’un véhicule essentiellement routier dont la durée de vie opérationnelle a été, malheureusement, assez courte.
Au bilan et au regard du temps passé à la préparation de la maquette avant son montage et sa mise en peinture, on serait tenté de se dire : « tout ça pour ça !», voire de penser qu’une telle démarche relève en partie de la psychiatrie…
C’est vrai qu’il y a plus simple et que lors de mon prochain exercice de rangement je regarderai du côté de mes modèles Tamiya !